Nouvelle sur New Vegas [spoil]

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malhuin
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Lorsque le passé s’en mêle… (troisième partie)

Nous avons rapidement obliqué dans une petite ruelle flanqué d’un côté par un grillage et de l’autre par des maisons de bardeaux de bois. Les affrontements furieux avaient disparus derrière nous. Au milieu de la colonne de soldats, je m’immobilisais en même temps qu’eux lorsque le sergent Lance leva la main. En tête, on entendit une voix : « RAS ». Les soldats retransmirent l’information de proche en proche.
Je sursautais en entendant la détonation d’un fusil de fort calibre puis plusieurs tirs de pistolets. Cela venait probablement du nord, à moins d’un pâté de maisons. Les hommes reprirent leur avance et je les suivis. Nous étions à présent dans une grande rue… déserte. Des voitures abandonnées se tenaient pare-chocs contre pare-chocs sur la chaussée. Les portières étaient ouvertes. On entendait quelques autoradios. C’est là que je vis mon premier cadavre… Un homme immobilisé dans une position grotesque, haché par une rafale. Une fumée grise stagnait partout, on ne voyait pas à vingt-mètres. Les soldats californiens avançaient, tendus…
C’est à ce moment que l’embuscade se referma sur nous…
J’eu le temps de voir une roquette frapper une voiture devant moi et l’explosion me jeta au sol. Lorsque je me redressais, des tirs d’armes automatiques se croisaient tout autour. Déjà plusieurs soldats gisaient au sol, blessés ou tués. Les autres ripostaient, visant le sommet des immeubles. Je levais les yeux pour voir des silhouettes courir sur les toits ou s’abriter derrière les cheminées. J’empoignais mon fusil d’assaut et lançait une rafale. Un ennemi boula, frappé par mes balles avant de heurter l’asphalte au terme d’une chute de quatre étages. Des projectiles firent exploser une vitre de la voiture derrière laquelle je m’abritais. Ils venaient de derrière moi… Je me retournais pour voir d’autres silhouettes sur le toit d’en face. L’un d’eux se redressa… Dans ses mains, il tenait un lance-roquette. Une explosion fit bondir une voiture vers le ciel. Un Californien, projeté par le souffle, retomba trois mètres plus loin.
Le sergent Lance se redressa, secouant Martinez : « Lieutenant, on se fait massacrer… faut pas rester ici ». L’officier déglutit et son regard vitreux redevint clair. « Embarquez les blessés… ». Son regard balaya les soldats et s’arrêta sur moi, sans doute parce que je le regardais. « Shinoken, trouvez-nous une issue ! »
Plus facile à dire qu’à faire. On se trouvait au croisement de deux avenues rectilignes encombrées de véhicules et les immeubles grouillaient d’ennemis. J’avisais un cabinet de médecin juste à l’angle. C’était un bâtiment sans étage et son parking s’ouvrait sur les deux rues. « Par ici ! ».
- ほら、ここでらはそうです
L’appel en japonais me fit lever les yeux. Sur le toit du cabinet médical un membre de la SecMar venait de se redresser. Il agitait son bras pour attirer l’attention de ses camarades. Vite, le faire taire. J’appuyais sur la détente de mon arme et il chuta. Malheureusement, il n’était pas seul. Deux autres se tenaient dans le parking même abrités derrière les voitures les plus proches de l’entrée. Leur riposte m’obligea à m’abriter. Les premiers soldats Californiens me rejoignirent. L’un d’eux, Stavros dégoupilla une grenade à fragmentation et l’envoya derrière un des véhicules. L’explosion s’étendit à deux automobiles gorgées d’essence. Le dernier SecMar, sorti de sa cachette pour éviter de brûler. Mes balles le couchèrent à terre.
Le sergent Lance me dépassa : « Avancez, faut pas rester là ».
La rue derrière le cabinet médical était bordée par une haie de sapin avec des portails. On voyait derrière de petites maisons individuelles. Tout était à l’abandon. Vélos d’enfants, ballons, poupées traînaient dans les halées. Le quartier avait été évacué dans la panique. Devant moi, le sergent Lance jura… et je grimaçais à mon tour. Autrefois, un pont piétonnier enjambait l’avenue. Ses débris recouvraient les épaves de plusieurs voitures qui brûlaient encore. Le passage était bloqué. On obliqua vers une rue transversale.
Mais une mauvaise surprise nous attendait. Nous n’étions toujours pas sortis de l’embuscade. Abrité derrière des voitures arrêtées, des SecMars ouvrirent le feu sur nous. D’autres se tenaient aux fenêtres des bâtiments. Il y en avait même sur la voie rapide surélevée, qui conduisait à Boneyard.
Nous n’étions pas les premiers à âtre arrivés jusque ici. Plusieurs cadavres de soldats californiens jonchaient le sol autour d’un hummer criblé d’impacts. Tandis que les militaires- bien vivants- qui m’entouraient s’abritaient comme ils pouvaient, le lieutenant Martinez m’attira derrière un poteau téléphonique.
- C’est vous la spécialiste de la SecMar, qu’est-ce qu’ils essaient de faire ?
- J’ai déjà vu quelque chose de ce genre, lors d’une manifestation. La SecMar a repoussé les civils avec des blindés dotés de canons à eau et en lançant des gaz lacrymogène. Ils ont canalisés la foule en utilisant des plateformes Oda, des engins qui planent au-dessus du sol grâce à des turbines hover. Puis ils ont barré la rue où ils les ont poussés aux deux bouts. Ensuite… les SecMars avaient des mitrailleuses impala sur trépieds, ils ont tués tout le monde.
- Vous voulez dire qu’ils vont nous encercler et mettre en batteries des armes collectives ?
- Oui !
- Il faut bouger vite. Sergent ! Il faut absolument que nous avancions.
Lance acquiesça. « Grenades ! » Donnant l’exemple, il dégoupilla une frag et la lança vers les voitures. Plusieurs de ses hommes l’imitèrent. Les explosions déclenchèrent une réaction en chaîne parmi les voitures immobilisées. Certains hommes avancèrent mais une mitrailleuse cracha, les obligeant à chercher un abri d’urgence. Le caporal Sanchez désigna la voie rapide : « C’est de là qu’ils nous canardent ». « Merde » jura Lance « D’ici ils peuvent faire un tir plongeant et s’abriter derrière les carcasses ne sert à rien ». Comme les autres, je cherchais une solution et… je me redressais pour courir vers le Hummer.
Une rafale de mitrailleuse voulut me couper la route, des balles sifflaient à mes oreilles. Je courrais comme une dératée, la gorge en feu et le sang battant les tempes. Je m’effondrais derrière l’épave. Des projectiles ricochèrent sur le blindage. Toujours haletante, je recherchais autour de moi… là ! L’un des hommes tenait un vieux fusil à verrou Remington muni d’une lunette que j’avais repéré. On fait mieux comme arme de sniper, mais ce n’était pas comme si j’avais le choix. Prenant le temps de me calmer, je récitais quelques mentras… ma main ne devait pas trembler. La cible était grosse et pas très distance, cependant…
Je jetais prudemment un œil par-dessus le capot. Je souris. Les SecMars sur la voie rapide auraient dû réfléchir un peu avant d’installer leur poste de tir prêt d’un camion citerne abandonné… J’épaulais le fusil et collait un œil à la lunette. La cible était grosse, je ne pouvais pas rater. Je crispais le doigt, passais une langue nerveuse sur mes lèvres desséchées et… appuyais. Je m’attendais à une énorme explosion… je ne fus pas deçue. Un moment même je me demandais si je n’avais pas envoyé tout le quartier en l’air. Un fracas de fin du monde sembla mettre fin à la catastrophe que j’avais déclenché, mis à part quelques explosions secondaires… Toutes les voitures de l’avenue étaient en flamme, projetant des boules de flammes vers le ciel au milieu d’autres débris. Quand à la voie rapide, elle s’était effondrée créant un mur de bêton, d’asphalte et de carcasses embrasées.
Lance vint me rejoindre, visiblement estomaqué. « Miss Shinoken, vous venez de faire un carnage. Cependant, notre problème n’est pas réglé. A présent l’avenue est impraticable » « Non, sergent ! « C’était Martinez. Le lieutenant brandissait le plan de Santa Monica. « Cet immeuble a une autre entrée sur la rue voisine.
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malhuin
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Lorsque le passé s’en mêle… (Quatrième partie)

Les tirs creusaient des petits cratères dans l’asphalte, ricochaient avec un piaulement aigu en heurtant les carrosseries des voitures ou fracassaient les vitres. Les hommes du lieutenant Martinez avaient mis en batterie une de leur mitrailleuse pour riposter. Dans l’immeuble où s’étaient retranchés les SecMars, la situation menaçait de devenir intenable. Deux soldats s’avancèrent courbés en deux pour rester à l’abri des voitures embouteillés dans la rue. Le premier avait une démarche en crabe, à cause du lance-roquette qu’il traînait avec lui. Il se redressa, épaula son engin… l’explosion projeta des morceaux de bétons et de débris de verre à une dizaine de mètres. Une voiture garée dans le parking, secouée par le choc, laissa entendre le mugissement de son alarme anti-vol.
Le sergent Lance ordonna à une partie des hommes d’avancer jusqu’au mur de brique qui flanquait le bâtiment. Avec les d’autres, j’assurais la couverture. Il n’y avait plus beaucoup d’activité en face. J’ajustais et touchais un SecMar qui s’était redressé. L’homme s’effondra. Il devait être sérieusement blessé car je l’entendais gémir.
C’est à ce moment que j’entendis un rugissement venu du ciel et dans mon dos… Je relevais les yeux juste à temps pour voir un vertiptère endommagé plonger de l’autre côté de l’immeuble. Trois hélicoptères de combats le suivaient tirant presque en continue. Le V/stol s’écrasa pas très loin. Martinez se retourna vers moi « Shinoken, qu’est-ce que c’est que ça ? » « Je pense, qu’il s’agit d’hélicoptères de combat Suzumebachi, Lieutenant ». L’officier paru vouloir poser une autre question, mais se ravisa. Sortant le plan de la ville de son étuit porte-carte, il montra un escalier qui montait une colline couverte d’arbres. Un paisible jardin avec des bancs que l’on aurait crû oublié par la guerre. « Sergent, nous allons sur le site du crash pour voir s’il y a des survivants. Vous prenez la tête. »
Bien que l’on ne m’ait rien dit, je suivis le sergent Lance. Entre lui et moi se trouvait un homme et je vis distinctement une explosion de sang réduire sa poitrine en miettes. J’abattis un SecMar qui venait de quitter l’abri d’un arbre…
Nous arrivâmes sur une petite place à l’arrière d’immeubles… On voyait clairement l’épave du vertiptère au bout d’un sillon formé par un atterrissage de fortune. Une fusillade nourrie opposait un petit groupe de soldats de la RNC retranché derrière des voitures à des SecMars qui avançaient à l’abri des pans de bétos retournés par l’atterrissage de fortune.
Je n’avais risqué qu’un regard à l’angle du mur qui m’abritait, mais un SecMar me vit et lâcha une rafale qui me rata de peu. Tandis que le sergent ripostait, plusieurs hommes s’avancèrent pour se poster au bas de la pente de déblais où se tenait l’ennemi. Sans bouger de mon refuge improvisé, je ne pouvais voir que deux SecMars tiraint les survivants du crash depuis une sorte de redoute en pans de béton. Changeant d’armes au profit de la Remington, je posais un genou au sol. Ils étaient loin… mais. Dans la lunette, je vis la tête casqué d’un SecMar, Ses yeux étaient dissimulés par une demi-verrière en verre teinté. Tant mieux… je ne tenais pas pas particulièrement à croiser son regard. Je retins ma respiration et courbait le doigt. La détonation me secoua le bras. Je poussais le levier d’armement à fond pour éjecter la douille, avant de le re-verrouiller jusqu’à entendre un « clac » sonore. Je visais à nouveau. Les « créneaux » de l’espèce de fortin étaient vides, mais une tête prudente apparue. Le Remington m’heurta douloureusement l’épaule en crachant la mort.
Cela devait suffire aux SecMars car ils se replièrent. Les connaissant, je savais qu’ils reviendraient. Quelques soldats sortirent de derrière les voitures. Ils étaient menés par une femme. « Je suis le sergent Maria Santos du troisième squadron de reconnaissance de la R.C.A.F (1). Je crois que je vous dois une fière chandelle. »
Martinez salua et se présenta : « Mais que faites-vous ici, sergent ? »
« Je faisais une reconnaissance Elint, pour localiser le PC ennemi. Mais des engins d’attaque ennemis sont arrivés et j’ai été contrainte à l’aterrissage ».
« Et quelle est la situation ? » demanda Martinez
« Mauvaise, c’est l’enfer ! Nos lignes de bouclage sont attaquées. Jusque là on les contenait, mais on avait la maîtrise du ciel. Avec l’arrivée des hélicoptères ennemis, je doute que cela s’arrange. » Maugréa le sergent Santos.
« Shinoken ? A quoi peut-on s’attendre encore ?
« Des robots de combat Mitusubishi R-1, des eye-bots, des tanks… et des Gospogs… des sortes humanoïdes végétaux que Kanawa fait pousser dans des usines ».
Martinez secoua la tête, accablé, son regard s’arrêta sur un des membres de l’équipage du vertiptère ; Se servant de son fusil comme d’ue canne, le front bandé, il faisait peine à voir.
« Montoya, demander une Evasan (3) »
Un Vertiptère marqué d’une croix rouge tournait justement au-dessus des combats au sol. Il arriva moins de trois minutes plus tard. Le pilote et quatre blessés de la section embarquèrent. L’ambulance volante avait à peine repris l’air qu’un hélicoptère portant le K stylisé de la Kanawa apparut et lança deux missiles. Transformé en boule de feu, le V/stol retomba au sol sous forme de débris carbonisé.
(1) Republican Californian Air Force.
(2) Electronique INTelligence : relevé de signaux (radars par exemple) et radios.
(3) EVAcuation SANitaire
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malhuin
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Lorsque le passé s’en mêle… (Cinquième partie)

La ruelle passait entre deux maisons individuelles. Le sergent Lance marchait devant moi. Il avançait prudemment courbé en deux et écoutant les bruits lointains de la bataille. Il fut pourtant tout aussi surpris que moi en voyant débouler un civil par une autre ruelle. Avant que nous ayons pû réagir une rafale claqua, l’envoyant bouler au sol dans une marre de sang.
Lance s’abrita derrière un container poubelle et je profitais de son tir de couverture pour traverser le carrefour et m’embusquer au coin. Problème, un SecMar se trouvait sur le toit et ses tirs étaient précis. Mon armure – fruit d’une technologie avancée- me sauva la vie. Mais prendre une rafale dans l’estomac me coupa le souffle. Sans ma colonne vertébrale bionique, cela aurait été sans doute plus grâve.Les yeux envahis d’un brouillard rouge, je sentis la piqure de la seringue intégrée à mon biocomputer m’injecter un super-stimpack.
Le SecMar resta figé de terreur tandis que je ripostais. Les soldats se répandaient dans l’hallée, repoussant les hommes de Kanawa. Je croisais le regard de l’infirmier de la section. « Je n’ai pas besoin de vous, doc, mais merci quand même ». Je m’injectais cependant un second stimpack et remplaçais l’ampoule du super-stimpack dans le biocomputer.
La colonne était arrivée à un parking d’immeubles. Les premiers soldats arrivés avaient fait face à un commité d’accueil soigné. Le sergent Santos sauta le muret pour me rejoindre juste au moment où un SecMar tirait une roquette qui fit exploser une voiture dans une énorme boule de feu orangée.
Santos : « Ils commencent à me les briser menu-menus, ces épouvantails !»
J’ouvris le feu, et un nouveau SecMar rejoignit l’asphalte en dégringolant du toit.
Les autres soldats avaient croisé leurs tirs et les SecMar reculaient. Nous les avons poursuivit. Je me souviens très clairement que nous sommes entrés dans une grande demeure centrée sur une cour intérieure abritant une piscine. Le bâtiment avait été coupé en deux. D’un côté il y avait un sofa en cuir, du papier peint sur les murs avec des tableaux et des photographies. L’autre partie du living n’était plus qu’un amas de décombres. La maison resemblait à présent à une coupe verticale comme on en voit dans les livres d’architecture.
C’est alors qu’ils nous sont tombés dessus… littéralement. Ils se tenaient sur le toit d’un bâtiment et ont sauté au sol. Ils étaient deux… Leurs armures ressemblaient à celles de samouraïs, mais ils portaient de lourds fusils d’assaut avec lance-grenade intégré. « Gospogs » je criais. Donnant l’exemple, j’ouvris le feu. Les soldats réagirent surtout au K argenté de la Kanawa que les créatures portaient sur leur heaume et leur plastron. Un fracas d’enfer retentit. Quatre ou cinq fusils d’assaut crachaient simultanément. Frappé par un torrent de balles, les deux monstres vacillaient. Beaucoup de projectiles ricochaient. « Utilisez des perce-armures ! » Ma propre arme était alimentée par des balles blindées et chaque impact creusait un petit cratère dans la poitrine de mon vis-à-vis. Les soldats qui nous rejoignirent changèrent de chargeur et m’appuyèrent. Les monstruosités s’effondrèrent et silence retomba. L’odeur de la cordite serrait la gorge. Un jeune deuxième classe tremblait à côté de moi : « Ils bougent encore… c’est pas possible, j’ai tiré un chargeur entier… ça veut pas mourir ».
J’ouvris la bouche pour répondre… mais l’un des gospogs se redressa d’un coup, balayant les soldats d’un mouvement désordonné des bras. Je me jetais de côté et vis l’arme de la créature cracher et faucher le deuxième classe. Le sergent Lance se précipita et ouvrit le feu à bout portant sur le gospog qui s’effondra une nouvelle fois. Les autres soldats, remis de leurs surprises, aspergèrent les deux armures déjà criblées de balles.
Cette fois, à part des mouvements compulsifs, les gospogs sembalaient hors de combat. Pâle comme un linge, Martinez me regarda. « Ils sont morts ? » « Non, lieutenant. Ils sont cependant hors de combat pour un moment, mais vont régénérer. « Comment les tuer ? » « Il faut les brûler, lieutenant ». Martinez se secoua : « Sergent Santos trouvez des récipients dans la cuisine de cette maison et siphonez les réservoirs des voitures qui sont dans le parking. Exécution ! »
Cinq minutes plus tard, un feu dévorait les deux pseudo-samouraïs. A l’extérieur, nous avons retrouvé les SecMars qui nous avaient conduits aux Gospogs. Ils espéraient sans doute que les monstres aient raison de nous, mais cela ne les avait pas empêché de monter une nouvelle embuscade. Ils avaient bien fait les choses l’avenue Lincoln était encombrée de véhicules abandonnés. Certains s’étaient caché derrière des voitures, d’autres occupaient un passage piétonnier aérien. En plus, après ce qu’ils m’avaient vu faire, ils ont concentré leurs attaques sur moi. Encore une fois je ne dû ma survie qu’à la combinaison de mon armure, mon biocomputer, et mes implants bioniques.
Tandis que je m’injectais un second stimpack, Martinez me rejoignit. « Le poste de police est juste au coin… mais il nous reste 45 minutes pour évacuer ».
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malhuin
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Lorsque le passé s’en mêle… (sixième partie)

La lumière de nos torches électriques éclairait l’intérieur du commissariat. On s’était battu… Le bâtiment avait subi plusieurs explosions et des balles criblaient les murs. Des cadavres de policiers étaient étendu au sol. Les membres de la section s’agenouillaient pour prendre le pouls des corps qu’ils rencontraient, mais le massacre avait été total.
Martinez jura « Putain, j’ai perdu neuf de mes hommes ! Tout ça pour ne trouver personne de vivant ». Lance secoua la tête « On n’a pas encore tout fouillé. C’est trop tôt pour désespérer ». Montoya, le radio, haussa les épaules. « En même temps leur dernier appel date de deux heures et ils étaient attaqués par l’ennemi. Vu la puissance de feu de la SecMar c’est pas vraiment étonnant que l’on arrive trop tard ».
La tête de la colonne entra dans une grande salle remplie de bureaux, de téléphones et d’ordinateurs. Comme dans le reste du poste, il y avait de nombreux signes de combats. Les torches traversaient un air remplis de poussières pour éclairer des murs criblés de projectiles, des tables renversées et des cadavres baignant dans leur sang.
Un bruit fit se retourner deux soldats, ils éclairèrent un renfoncement de la pièce. Des bureaux et des fauteuils renversés formaient une sorte de barricade. « RNC Army, nous sommes là pour vous aider ». Un latino-américain se releva, l’homme était pâle et soupira en reconnaissant l’uniforme. Martinez s’approcha : « Vous êtes combien là-dessous ? » « Deux femmes et un enfant avec moi » « Très bien, Buel regardez s’ils n’ont rien » L’infirmier acquiesça. « Montoya, demandez une évacuation. » « Bien, lieutenant » « Les autres, terminez la fouille du poste, cherchez d’autres survivants. »
Tandis que Buel examinait l’enfant, j’écoutais les conversations des autres. Un deuxième classe déboula de l’escalier du rez-de-chaussé. « Lieutenant, il faut que vous voyez ça, miss Shinoken, vous devriez venir aussi ».
Il nous conduisit jusqu’au couloir menant à l’entrée et ouvrit une porte. Deux autres soldats étaient là, ils entouraient un gospogs appuyés contre un mur. Les nombreux cadavres de policiers et les murs déchiquetés montraient la violence des combats qui avaient eu lieu ici. Un homme poussa la tête du monstre du bout de son fusil d’assaut. Il bougea. Surpris et terrifié, le soldat lâcha une rafale. J’arrêtais son bras « Inutile, les balles ne le tueront pas ». Fasciné, Martinez s’était approché. « Il faut le brûler alors ». Je secouais la tête. « Il y a une autre solution. Que quelqu’un m’aide à lui enlever le pectoral de son armure ». Un des soldats s’avança. Je lui montrais les attaches et la manière de les faire jouer. Il y eut des exclamations lorsque les soldats découvrirent que l’intérieur de l’armure était presque vide. On ne voyait qu’une boule de matière végétale et de grosses lianes couvertes de feuilles qui formaient une sorte de toile d’araignée asymétrique. Des gros torons de ces dendrites investissaient les bras et les jambes de l’armure.
« Comme je vous l’ai déjà expliqué, les gospogs sont des végétaux. En fait, une plante carnivore ! Regardez… » Je désignais la sphère « C’est son centre nerveux mais aussi ses organes digestifs. Comme vous le voyez, il a reçu plusieurs balles… un coup de chance ! La position occupée dans l’armure par le nodule d’un gospog varie d’un de ces monstres à un autre. Ces créatures régénèrent très vite. Dans quelques heures il sera sur pied. » Je dégainais le colt .45 que j’avais à la ceinture. « Les balles de 9mm des policiers n’ont pas pu percé profondément le nodule qui est très résistant, surtout après avoir traversé la plaque pectoral. Mais là, à bout portant avec des perce-armures… » Je tirais quatre fois d’affilé. Le gospog se cabra et eut une série de mouvements incontrôlés avant de apaiser. « Visez toujours la poitrine. Avec un peu de chance vous toucherez le nodule et blesserez la créature. »
Ils étaient tous silencieux et choqués. La voix de Montoya debout à la porte n’en fit que plus d’effet : « Lieutenant, j’ai eu le quartier général. Ils ne peuvent pas envoyer de vertiptères pour nous évacuer. L’ennemi a obtenu la maîtrise du ciel, tous les appareils qu’ils nous enverraient serraient descendu avant d’arriver. »

« Merde, merde, merde » Martinez n’arrêtait plus de jurer « Putain de mission suiccide ! J’ai déjà perdu neuf de mes hommes » Lance coupa son officier. « Vous n’êtes pas le premier à perdre des soldats et vous ne serez pas le dernier. Il nous reste vingt-cinq minutes avant la deadline et on attend vos ordres ! »
Martinez fit un effort pour se calmer. « Stavros, Imeley sur le toit, vous cherchez une solution pour nous sortir de là. Regardez aussi où est l’ennemi. Lenian, à la porte principale, garde l’entrée ». Les trois hommes désignés courrurent prendre leurs positions.
Au bout de quelques minutes, le walkie-talkie de Martinez se mit à crachoter : « On a découvert un groupes de SecMars sur un toit voisin, avec un officier. Ils n’ont pas regardé vers nous, ils sont visiblement en train de dirriger un groupe à moins de trois cent mètres et en approche rapide. Ils combattent quelque chose mais on ne voit pas quoi. » « Et vous n’avez toujours pas une idée de comment nous faire quitter la zone ? » « Lieutenant, on a vu un car de ramassage scolaire. Il a l’air en bon état ».
Martinez se tourna vers moi : « Vous savez conduire ? » « Oui, lieutenant » « Très bien prenez le sergent Santos avec nous et ramenez le car « « Tout de suite. »

Les rues étaient toujours aussi vides. Guidés par les guetteurs, nous sommes arrivées sans encombre dans la ruelle où le car était garé. Pendant que Santos montait la garde, je bricolais le démarreur et lançait le moteur. La minute d’après, les soldats et les civils investirent les fauteuils.
Martinez avait sorti sa carte et eut un sourire crispé. « A présent, il faut gagner les lignes amis avant l’attaque. C'est-à-dire parcourir trois kilomètres en moins de vingt minutes ».
… à bord d’un énorme véhicule peint en jaune vif et au milieu d’un territoire contrôlé par l’ennemi.
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Lorsque le passé s’en mêle… (septième partie)

« C’est quoi ça ? »
Les mots du sergent Lance me firent tressaillir. Braquant mes jumelles par la fenêtre du bus scolaire, je regardais les formes qui s’avançaient dans les rues latérales. Elles flottaient au-dessus du sol, transportaient des SecMars… des engins à effet de sol vu les tourbillons de poussière qui tourbillonnaient en-dessous.
« Ce sont des plateformes Oda, des transports de troupes découverts légèrement armés de mitrailleuses Impala et d’un lance-grenade multiple. »
Le lieutenant Martinez ordonna au conducteur de stopper. C’est bien sûr la seule chose à faire. Il y avait moins de chance qu’ils prêtent attention à un bus de ramassage arrêté sur le bas côté qu’à un engin en mouvement. J’échangeais un regard avec Lance, il semblait avoir suivi le même raisonnement. « Venez avec moi, Shinoken. » « Où on va, sergent ? » « Vous allez me couvrir depuis la terrasse de ce bâtiment. Moi je les attire jusqu’à la station service. Lorsque la plateforme passe, tirez dans le réservoir d’une des voitures. la réaction en chaîne devrait faire sauter toute la rue ». « Et vous aussi, » je répliquais, saisie d’horreur. « Non, j’aurais le temps d’entrer dans ce grand bâtiment en brique. Le mur me protégera du souffle de feu ».
C’était un plan dément mais Martinez donna son accord. Il ne mettait en danger que deux de ses hommes et offrait une chance de désorganiser complètement l’ennemi et s’enfuir avant qu’il ne se ressaisisse.

On rencontra le premier groupe d’ennemis alors que l’on s’embusquait dans une ruelle. Abrités derrière un amas de décombre bloquant l’asphalte, ils échangeaient des tirs avec des soldats de la NCRA (1). Il fallu passer en courant au milieu des rafales croisées de nos amis comme de celles de nos ennemis.
On se sépara dans la venelle d’en face. Pendant que Lance continuait vers la station service, je m’introduisais dans un petit immeuble. Les portes étaient ouvertes. Tout était à l’abandon. L’appartement du premier avait encaissé un tir direct et le salon était maintenant ouvert directement sur l’extérieur. Des briques rouges concassées recouvraient les meubles renversés… le vent faisait onduler un rideau encore accroché à une glissière pendant de guingois au dessus du vide. Dans le mur opposé une porte fenêtre donnait sur le balcon. Lorsque j’arrivais sur place, la « fête » avait déjà commencé. Le sergent Lance tirait de courtes rafales en direction des SecMars qui s’avançaient dans les rues, puis se jetait à couvert pour esquiver la riposte. J’avais déjà le fusil Remington en main et l’œil collé à la lunette encadrait une tête dans la visée graduée. Un « bang » sonore, le temps d’éjecter la douille et recharger, j’avais déjà une autre cible dans le viseur. Bien sûr, les SecMars me repérèrent rapidement et commencèrent à riposter, mais le sergent Lance attaqua à nouveau.
Attiré par les bruits du combat, une plate-forme Oda apparue au-dessus du champ de bataille. Je me repliais en catastrophe dans le salon tandis que les hommes tiraient à la mitrailleuse sur le balcon. Un lance grenade lança une rafale rageuse, pulvérisant la position que je venais d’abandonner. Le souffle des explosions me laissa a sol, le souffle coupé. Le biocomputer attaché à mon bras me délivra un cocktail de super-stimpack, de buffout et d’hydra pour me remettre sur pied.
Je me redressais, encore vacillante. Une bonne partie de l’étage était dévasté. C’est à des moments comme celui-ci que je comprenais que je n’étais plus une femme normale. L’explosion aurait dû me laisser déchiquetée et j’étais encore debout. D’ailleurs, la plate-forme avait repris son avance, le problème était réglé pour son équipage. Restait Lance. Il s’était déjà replié dans l’entrée de l’immeuble et tirait sur les SecMars dans la rue. J’ajustais le réservoir d’une voiture et tirait.
Un champignon de flamme s’éleva, catapultant l’épave de la voiture vers le ciel. Elle n’était même pas retombée que les véhicules voisins s’embrasaient et détonnaient par sympathie. J’eus le temps de voir la plate-forme virer brutalement. Les fantassins avaient déjà disparu dans un océan de flamme… Puis la station service explosa à son tour, projetée à l’autre bout de la pièce par le souffle je vis un mur de fleu monter vers le ciel dans un déchirement qui me priva de l’écoute pendant plusieurs minutes. Après m’être injectée un nouveau stimpack je me relevais difficilement. L’appartement était envahi par l’incendie et je me hâtais de sortir. La rue voisine avait été protégé du cataclysme que je venais de déclencher. Mais les combats avaient cessé. La fumée noire et les escarbilles qui tombaient des toits chassaient les soldats des deux camps, soudain plus soucieux de fuir que de s’affronter.
Le bus scolaire me rattrapa au carrefour. Martinez me saisit le bras pour me faire monter : « Où es le sergent » je montrais mes mains vides « il était de l’autre côté de l’explosion par rapport à moi. S’il est encore en vie il doit se trouver de l’autre du pont routier, dans la rue perpendiculaire ».
Le pont en question, enjambait la rue que je venais de transformer en enfer. Je regardais les immeubles qui brûlaient et la rue métamorphosée en fleuve de feu. Stavros, assis à côté de moi me jeta un regard presque terrifié « Vous êtes la douceur personnifiée » ironisa-t-il. Je déglutis…
« Regardez ! » Maria Santos designa un soldat solitaire qui marchait à notre rencontre. C’était le sergent Lance, même pas brûlé. Lorsque Martinez le fit monter à bord il s’agrippa à une barre et posa le front sur son bras. Je vis sa main trembler d’une irrépressible peur rétroactive.
« Il nous reste combien de temps pour regagner les lignes, lieutenant ? »
Martinez eut un soupir amer : « Je crains que nous n’ayons plus à nous soucier de cela ». « Comment ça ? » l’officier releva sa manche « Il est midi trois… l’assaut devait commencer à midi pile ». Les yeux se tournèrent vers Montoya le radio, qui manipulait les commandes de son appareil, l’écouteur à l’oreille. Il finit par grimacer : « Je capte beaucoup d’appels. Ils signalent bien une offensive… mais c’est une attaque ennemie ! La ligne de défense établie ce matin menace de céder. Les postes avancés demandent du soutient aérien et de l’artillerie mais les hélicoptères de combat de Kanawa dominent le ciel. »
Sous son teint halé, Martinez était pâle. « Continuons vers la ligne de front, nous trouverons bien un endroit par où passer ».


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malhuin
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Lorsque le passé s’en mêle… (huitième partie)

Stavros m’avait remplacée derrière le volant du bus jaune. Ce fut lui qui le premier remarqua quelque chose. « Lieutenant ! » Sanchez s’approcha et compris immédiatement ce qui clochait… Visiblement un barrage d’artillerie se déchaînait contre un point à quelques centaines de mètres. En fait, ce n’était qu’une petite partie d’un tableau plus vaste. Un affrontement violent se déroulait devant nous. Un vertiptère de la RCAF nous survola, poursuivi par un hélicoptère de combat. Ils ne s’étaient pas encore éloigné que deux chasseurs à réaction shooting star plongeaient pour pulvériser un pâté de maison à coup de bombes parafrag. Le ciel était empli d’éclatement de DCA et de faisceaux laser. Au sol, c’était encore pire. Nous étions dans une zone ravagée, où s’élevaient de nombreuses colonnes de fumées. Mais, plus loin, il y avait une ligne qui nous séparait de la zone encore intacte de Santa Monica. L’œil était blessé par les explosions incessantes qui s’en élevaient. Nous avions fini par atteindre la ligne de défense improvisée par la RNCA, hélas nous nous trouvions du côté SecMar…
« Arrêtez-vous Stavros » Tandis que le soldat obtempérait, Martinez sortit le plan de la ville qui ne le quittait jamais. « On ne passera pas en restant sur cette voie rapide… en tout cas pas dans ce bus voyant …. » Je remarquais le sergent Lance qui levait les yeux au ciel. Martinez continua, très concenté : « Nous allons avancer par les petites rues. Si on est assez discrets nous parviendrons peut-être à atteindre nos lignes sans nous faire repérer ».
La voie rapide nous offrit une couverture aérienne sûre, nous permettant d’approcher sans avoir à craindre les hélicoptères. Le premier signe de l’ennemi fut la vision d’un char Patton tirant un obus après l’autre en direction d’une bretelle d’accès. Des balles de fort calibre ricochaient sur son blindage. Cette vision nous avait d’abord revigoré avant que nous ne comprions que nous assistions à l’épiloque d’un affrontement. Le tank et les quelques fantassins qui l’entouraient n’étaient que le dernier carré d’une compagnie dont les membes- mélangés à leurs assaillants- gisaient au sol. Des SecMars retranchés dans les rues proches les encerclaient.
Le sergent Lance serra les dents : « Je connais le coin. L’aéroport est par là, une petite rue y mène directement. » Comme Martinez hésitait, le sous-officier insista « Profitons que ces hommes fassent divertion. On ne peut plus les sauver, autant que leur mort serve à quelque chose ».
Un missile tiré d’une fenêtre percuta le Patton qui parut s’ébrouer. Blessé, mais toujours combattif, le monstre de métal arrosa la façade de sa mitrailleuse co-axiale avant de décrocher un obus qui projeta en tous sens des débris de béton.
Martinez acquiesça. « Dépêchons-nous ». Nous avons eut le temps de parcourir une centaine de mètres avant qu’une explosion plus puissante signale la fin du char. Les échanges de tirs s’appaisèrent peu après. Nous avons contourné la voie rapide qui servait d’axe à l’attaque principale de l’ennemi. La diversion du tank nous avait permi de franchir un premier rideau de troupes ennemi sans échanger un coup de feu. Seulement, nous n’étions pas tirés d’affaire. La rue se terminait sur un champ de bataille. Des soldats de la RNC cherchaient à avancer, mais un cordon de SecMar abrités derrière des carcasses de voiture leur barrait la route. L’attaque de Kanawa avait brisé la ligne de défense, émiettant les défenseurs en petite poches de troupe qui s’efforçaient à présent de rejoindre le gros de l’armée dans sa retraite.
« Planquez les civils ! Nous allons faire une percée » cria Martinez… C’était de la folie ! Mais en fait que pouvions-nous faire d’autre ?
Les soldats de la RNC déjà présents nous accueillirent avec des cris de joie. Je pris position à côté d’un militaire, appuyant mon fusil d’assaut contre le coffre d’une épave de voiture carbonisée et commençait à lâcher des rafales. Quand le percuteur claqua sur le vide, je cherchais un nouveau chargeur mais mes poches étaient vides. Je me tournais vers mes voisins. « Quelqu’un a des balles de calibre 5 mm ? » Mais personne ne répondit. La plupart des hommes avaient des variantes du fusil d’assaut M 16 ou des mitrailleuses légères qui toutes tiraient du 5.56 mm. Le sergent Lance me montra le hummer qui portait la seule pièce lourde dons nous dispositions. Son servant venait de s’effondrer. « Remplacez-le ! » J’ouvris la portière pour me glisser dans le véhicule. Il fallut tirer le cadavre pour prendre sa place… pas une tâche très agréable.
La mitrailleuse de 12,7mm était protégée par un bouclier et sa puissante était grisante. Je balayais les rangs ennemis en de fréquents allez et retour, brisant la résistance des SecMars dans le sang. Seulement, ils recevaient des renforts et notre attaque attira l’attention des troupes de la voie rapide. Depuis leurs poisitions, ils commencèrent à nous canarder et je fus obligée de riposter. La mitrailleuse lourde contient quelques peu leurs ardeurs. Ce n’était que le début du problème. D’autres SecMars apparurent derrière nous… probablement la troupe qui avait détruit le Patton.
Juste au moment où je me disais que les choses ne pouvaient être pires, une épave de voiture catapultée hors de la fumée retomba non loin du hummer. Il y avait quelque chose d’énorme et de mécanique qui approchait. La chose qui s’avançait ressemblait vaguement à une boîte de métal suspendue au-dessus du sol par des pattes d’autruche plus hautes que trois hommes. Deux bras armés saillaient de la boite… C’était un Mecha spécialisé dans le combat contre l’infanterie, bien connu sous le nom mérité de 災害 (Saigai, le « fléau »). Il avait quatre mitrailleuses légères dans chaque bras et deux lance-flammes dans le torse. Les soldats de la RNC en première ligne disparurent dans un océan de pétrole enflammé. Les mitrailleuses criblèrent de balles le hummer… mais je n’étais déjà plus dedans. J’avais sauté au sol dès que le mécha était entré sur le champ de bataille.
Je fonçais sur Martinez : « Je sais comment arrêter ce mécha, mais il me faut deux lances-missiles » le lieutenant tressaillit « Faites comme vous voulez, on a un autre problème » De la main, il montra la rue d’où nous venions. Encouragé par l’arrivée du Saigai, les SecMars et trois Gospogs nous attaquaient à revers. « Sergent Lance, venez avec moi. J’ai du C-4 dans mon sac. Nous allons miner la rue ! »
Je me retournais vers les soldats, un peu étonnée de me retrouver à leur tête. « Sergent Santos, constituez une équipe feu avec un des lance-missiles dans cet immeuble et attaquez le mécha à mon ordre. Vous êtes une diversion. Dès que vous avez frappé repliez-vous. Compris ? » « Oui, miss, j’ai compris ». J’arrachais le deuxième lance-misssile aux mains de son servant et ramassé un fusil d’assut au so. Bien m’en pris car, deux SecMars me barrèrent la route… ou plutôt essayèrent. Je gagnais un camion poubelle renversé. Et me positionnais. Dans la radio, je criais « Maintenant Santos ».
J’avais dépassé le mécha occupé à massacré les soldats qui se repliaent dans les rues latérales. Le premier missile de Santos ne fit qu’érafler le blindage épais du monstre mécanique. Mais quand il se tourna en direction du tir, il exposa son dos faiblement blindé. Mon ogive anti-blindage explosa exactement là où je l’avais voulu. L’engin vacilla, sa boite de coordination détruire et s’effondra sur le côté.
Je n’eus guère le temps de savourer mon triomphe, une ombre me recouvrit. Un hélicoptère de combat planait au-dessus de la rue. Il lâcha une volée de missiles. Le souffle me jeta sur l’asphalte, mais sans vraiment me blesser. L’engin à voilure tournante était sur le point d’achever son travail qu’une succession d’explosions retentirent. Le Suzumebacchi préfèra dégager, ce qui me sauva la vie. Je courru jusqu’à l’immeuble où s’étaient tenus le sergent Santos et son équipe de feu.
Elle se tenait là avec les survivants de l’attaque, ils entouraient un des civils blessé. Plusieurs SecMars gisaient au sol, ainsi que l’infirmier et un soldat de Martinez dont j’ignorais le nom. Tous morts… les vivants se composaient de sept soldats inconnus et du sergent, ainsi que les civils bien que l’homme fut blessé. Le sergent Lance arriva seul… « Martinez ? » Il s’adossa au mur et secoua la tête.
Je réalisais alors qu’avec lui, j’étais la seule survivante de la troupe qui avait quitté l’aéroport de Santa Monica moins de trois heures. En me comptant, nous étions quarante…
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Lorsque le passé s’en mêle… (neuvième partie)
La petite boutique de quartier avait évacuée le matin même. Ses rayons illuminés par les néons restés allumés, baignaient dans un silence brisé par l’arrivée d’une petite troupe de militaires. Deux d’entre eux portaient un brancard de fortunes. Une jeune femme, portant l’uniforme d’un sergent, puisa dans la réserve de stimpack et les trousses de médecins qui figuraient en tête de gondole. Les autres soldats s’étaient jetés sur les bouteilles d’eau et de Nuka cola….
Je m’assis à même le sol pour regarder le sergent Santos apporter des soins au civil. Je réalisais que je ne lui avais jamais adressé la parole… à aucun des civils en fait. Je l’observais, c’était un hindou comme l’une des femmes et l’enfant… visiblement sa famille vu l’inquiétude. L’autre femme ne leur était visiblement pas apparentée. C’était une américaine classique aux longs cheveux bruns. Elle s’était cependant précipitée pour aider à soigner le blessé.
« Comment est-ce arrivé ?... sa blessure je veux dire. » L’épouse de l’Hindou se redressa pour me jeter un regard humide : « Il a pris une arme pour nous défendre quand les envahisseurs sont arrivés. Il nous a tous sauvé. » « Votre mari est très courageux, madame » « Il s’appelle Mohanda Singh Viljah, je suis Sita Kaur Viljay, et motre fils s’appelle Bara Singh Viljay » « Vous êtes Sikhs ? « Oui, mademoiselle et vous vous êtes japonaise ? Comme les assaillants ? »
J'acquiesçais « La SecMar et son chef Kanawa ont d’abord commencé par opprimer le Japon. Et il y a eu des gens sur place pour s’y opposer ».
Le sergent Lance avait écouté sans un mot. Il fit un signe pour qu’un des soldats le remplace à la surveillance de la rue et nous rejoint. « Justement, je voudrais en savoir plus. Qui est Kanawa ? Pourquoi nous attaque-t-il ? »
« Pour comprendre ce qu’il s’est passé, il faut revenir avant la Grande Guerre de 2077. Les modifications climatiques engendrées par l’abus d’énergie fossile, la raréfaction de ces dernières. Ces bouleversements avaient donné lieu à plusieurs guerres, entre l’Union Européenne et le Moyen-Orient, entre les Etat-Unis et la Chine. Ceci sans compter des conflits plus localisés. La situation du Japon était terrible. Le pays n’a aucune ressource propre. C’était à l’époque un archipel d’îles volcaniques surpeuplées, en proie à une forte pollution. La disparition quasi-complète du pétrole vers 2050 mis fin à l’industrie automobile au Japon. L’insécurité planétaire causa de grands troubles dans une autre de ses industries, la construction navale… Seule la robotique faisait des progrès rapides et générait de nombreux emplois. C’est alors qu’apparu Kanawa…
Lance tressaillit : « Attendez ! On est après la guerre ? »
« Non, sergent, l’apparition de Kanawa et de son zaibatsu sont datées de 2069. Et je suis née en 2068… mais je n’ai que 24 ans. Je sais, dis comme ça, c’est assez bizarre. Laissez-moi continuer vous comprendrez ».
Lance acquiesça. Je remarquais que tous les autres écoutaient.
« Au début, Ryuchi Kanawa n’apparut que comme un patron d’industrie comme les autres, mais ses réalisations technologiques étaient stupéfiantes. En quelques années, il permit un redémarrage économique… du moins chez les plus riches. La population du pays n’en profita guère. Parallèlement, il s’employa à corrompre la diète… le gouvernement du Japon- pour qu’il le favorise. Il gagna en pouvoir et finalement… prit pratiquement le contrôle du pays. En sous-main, il commença également à prendre le contrôle des yakusa, les familles mafieuses et société secrètees qui sont le pouvoir souterrain du Japon. Or, si ma famille contrôlait à l’époque un important conglomérat de banques, d’assurances, et de sociétés d’import-export, nous étions surtout les Konjikiryuu… Les Dragons d’Or, une famille de Yakusa puissante depuis le Dix-neuvième siècle. Kanawa déclencha l’opération Kuroikugatsu (Septembre Noir) en septembre 2073 pour éliminer les familles yakusa qui s’opposaient encore à lui. Il fit doter d’armes de guerre moderne… les autres familles se défendirent comme elles le purent. Mais nous avions un avantage. Mon grand-père s’était lancé dans le trafic d’armes et employait des mercenaires étrangers lourdement armés. Nous avons survécu… mais difficilement. Ma propre mère fut une des victimes de Septembre Noir. L’une des conséquences de ce bain de sang fut la suppression de la police traditionnelle, sous prétextre de son inefficacité,… et son remplacement par la Sécurité du Marché ou SecMar en abrégé. Le but de la SecMar n’est pas de protéger les citoyens ou leurs biens, mais permettre que le marché financier ne soit pas perturbé. La SecMar installa un régime de terreur en arrêtant les cadres qui avaient fait perdre d’importantes sommes à leurs patrons. Les manifestations de chômeurs furent interdites et réprimées par la force. Le droit de grêve fut supprimé, comme les indemnités chômage ou les soins gratuits. Mais le pire fut le moment où Ryuchi Kanawa étendit son empire à la Corée du Sud. Les Coréens qui ont déjà été envahi à plusieurs par le Japon n’acceptèrent pas la main mise de Kanawa. La SecMar réagit avec une incroyable brutalité… C’est à cette époque que ceux qui le purent encore montèrent un réseau de résistance. Le gouvernement, la police et l’armée étaient entièrement contrôlé. Les associations non-gouvernementales avaient été dissoutes, leurs membres emprisonnés. Même les organisations criminelles avaient fait hommage à Kanawa. Tout ce qui restait, c’était les autres grands groupes industriels japonais. Ils s’allièrent et formèrent le Bloc Alliance. Ninja d’entreprise assassinant les leaders de la Kanawa ou ceux du Bloc Alliance, filiales internationales transformées en forteresse. Navires marchands escortés par des navires de guerres, enclaves défendues par des méchas… Le Japon connaissait une vraie guerre civile. Le 23 octobre 2077, c’est le Jour de Feu. Le Japon – allié des USA- est frappé par plusieurs bombes nucléaire. Celle qui frappe Hiroshima ne rencontre que le vide. La ville a disparu ! En fait, Kanawa avait créé un système de protection qui arracha la ville à notre plan d’existence. La ville existait toujours, mais elle avait été déplacée dans un gauchissement de l’espace-temps. Le système devait se couper trois jours plus tard… ce qu’il fit. Sauf que près de deux cent ans s’étaient écoulée. Il est peu clair si Kanawa connaissait cette propriété de cet engin. En tout cas, une mégapole d’avant la Grande Guerre avec ses millions d’habitants et ses usines réapparut. Vu la situation, nous avons d’abord fait front commun avec Kanawa. Nous avons fondé la République du Japon et restauré ses institutions. En même temps nous avons gagné l’aide de deux factions majeurs… nous attirant par la même la haine de deux autres. L’equilibre a duré une dizaine d’années… puis Kanawa a monté un putch, s’emparant d’Hiroshima. J’ai survécu… pas mon père. Je vous raconterais tout cela un autre jour. Vous en savez assez pour le moment. »
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Lorsque le passé s’en mêle… (dixième partie)

Le sergent Lance avait insisté pour que nous restions à l’abri du magasin jusqu’à la tombée de la nuit. Nous ne manquions pas de vivres et nous avons pu soigner Mohanda Singh Viljah. Santa Monica était redevenue calme… anormalement calme lorsque nous sommes sortis. Des tirs de laser et des éclatements de DCA continuaient à éclater dans le ciel. Des hélicoptères de combat patrouillaient dans le ciel illuminant les rues abandonnées de leur projecteur, recherchant des survivants de la RNC. Il n’y avait plus de trace d’activité aérienne alliée, pas plus que de troupes au sol.
Par moment des cris retentissaient au loin, ou des coups de feu. Mais, jusqu’à notre arrivée à l’aéroport de Santa Monica, nous n’avons rencontré personne. Les murailles qui l’entouraient étaient percées en plusieurs points. Certaines tours brûlaient encore. Nous sommes entrés sur le tarmac, d’innombrables corps gisaient au sol, au milieu d’épaves de tanks et de transports de troupes.
« Il y avait des milliers d’hommes ce matin… que sont-ils devenus ? » demanda un homme, Lance répondit d’un ton tranchant : « Ils sont morts ou en fuite ».
« Peut-être pas tous » de la main je montrais l’hélico Suzumebacchi qui cerclait au-dessus des ruines. « Il doit chercher des survivants ».
Nous nous sommes approchés de deux grands hangars séparés par un abri en béton. Des épaves de véhicules, des containers carbonisées, des caisses et des fûts rouillés jalonnaient le tarmac au milieu de gravats et de cadavres. En nous approchant du premier hangar nous découvrîmes que ses portes déformées par une explosion étaient bloquées. Nous avons continué vers l’entrée d’un bunker souterrain. Soudain le bruit de l’hélicoptère s’est amplifié. Il est passé au-dessus de nous sans nous voir, occupé à tirer sur quelque chose.
Je suis entrée en tête. Il n’y avait aucune lumière et mon pipboy parvenait à peine à éclairer une crypte en béton. L’air empestait la cordite et des douilles jonchaient le sol. Mon ordinateur de poignait signalait une présence hostile sur la gauche. Je distinguais un court couloir avec des portes closes. Un escalier métallique descendait plus bas… C’est alors que je le vis au bas des marches. Il me tournait le dos. C’était un soldat en armure assistée… un modèle japonais. Je tirais par réflexe. Mon premier chargeur épuisé, je rechargeais et commençait à ouvrir le feu alors même que l’ennemi se retournait. Un premier rayon écarlate traça une diagonale fondue dans le mur. Je tirais encore une trentaine de balles qui ricochèrent sur l’armure ou creusèrent des impacts dans le métal. Il s’effondra après avoir tiré une dernière fois.
Au bas des marches se trouvait une grande salle aux murs épais et basse de plafond. Une seule porte était ouverte dans l’angle. Un mur de sac de sable et une mitrailleuse nous en barrait l’accès. Il n’y avait personne de vivant… des corps de soldats se trouvaient au sol. Je continuais par un long couloir plein de tour et de détours. J’entendis alors des coups de feu et des cris. Il y avait encore des survivants quelque part dans le complexe. Ces sons me cachèrent presque un ronronnement de turbines hover.
Je jettais un coup d’œil au-delà du tournant pour découvrir un drone Washi (aigle) qui flottait à hauteur du sommet du mur. Il avait un corps fuselé avec deux ailes supportant chacune trois petits missiles. Sous le bec orné de deux gros yeux à facettes se voyait un double canon laser miniaturisé. Le pilote devait avoir du mal à le diriger car l’engin essayait d’entrer dans une salle sans y parvenir. Je fis signe à mes accompagnateurs de s’immobiliser, puis lever mon fusil d’assaut. La décharge cloua l’appareil à la paroi avant qu’il ne s’effondre percé comme une écumoire.
Il y avait deux portes ouvertes et nous nous séparâmes. J’entrais dans une salle de contrôle étonnement tranquille. Des ordinateurs bourdonnaient sur une paroi et des tables accueillaient des boites de munitions ouvertes. La pièce en béton était très haute. La porte que je venais de franchir se trouvait à mi hauteur sur une passerelle en treillage de fer. Par là on pouvait gagner une autre porte et un escalier qui descendait jusqu’au sol. La pièce étant vide je me pressais vers l’ouverture car la pièce d’à côté était empli du fracas des armes.
Je découvrais que le combat avait lieu dans une salle qui contenait deux grands réservoirs de carburant d’avion. Installé au milieu d’un ensemble complexe de passerelles et d’escaliers métalliques. Un SecMar armé d’une mitrailleuse légère et un autre en armure assistée tiraient sur la porte opposée. Je n’avais pas encore été repérée. Et je lançais une rafale vers le SecMar. Plusieurs balles heurtèrent les garde-fous en métal, mais assez passèrent pour que le soldat s’effondre. Son allié en armure énergétique se replia. J’entrais… et me retournais. Sans le bruit de la fusillade, j’entendais distinctement le bruit d’un moteur hover. Heureusement, les deux drones Washi étaient mal positionnés pour me tirer dessus sans toucher les réservoirs de carburant. Je n’avais pas autant de scrupules. Mes rafales firent chuter les appareils télécommandés dans un grand bruit de ferraille.
Le temps d’échanger mon fusil d’assaut presque vide contre la mitrailleuse Impala du SecMar, je repris ma route. Le dernier soldat, armé d’un fusil à plasma, m’attendait là. Je tirais la première cependant et vu la puissance de la mitrailleuse…. Enfin bref, je continuais. Les autres soldats marchaient derrière moi. Les couloirs de béton se ressemblaient tous et j’étais complètement perdue. Finalement, un escalier me permit de rejoindre le rez-de-chaussé. Je trouvais une porte vers l’extérieur, mais la nuit dehors était tressée de rayons laser, d’explosions. On entendait aussi l’hélicoptère de combat qui passait au-desssus du champ de bataille. Comme j’hésitais, Lance se signala à moi. « Cela ne sert à rien d’essayer de passer par là… il faut essayer ailleurs ». Le sergent prit la tête et se dirigea vers l’entrée par laquelle nous étions arrivés. Bien avant cela nous nous sommes heurtés à une patrouille ennemie. En queue de dispositif, j’enjambais des cadavres. Lance faisait un carnage et nous n’avons eu aucune perte jusqu’à ce que nous arrivions dehors.
Là, ce fut plus problématique. Nous étions attendus… des drones Washi, des SecMar et des Soldats en armures assistées. Nous avions ramassés les armes de nos ennemis et notre puissance de feu était comparable. Les balles de 5,56 mm tirée par ma mitrailleuse couchèrent deux adversaires et détruisirent un drone. Je continuais vers la porte d’un hangar et abattis un nouvel adversaire et encore un Washi. L’immense bâtiment était jonché d’épaves incendiées, à moitié ensevelies sous les plaques de tôles du toit effondré. Un cratère en occupait le centre. Nous avons avancé. L’ennemi se trouvait à l’autre bout, déjà occupé à affronter un groupe de survivant de la RNC. J’ai mis ma mitrailleuse en batterie et j’ai tiré jusqu’à la dernière balle. J’ai continué avec le Colt .45. J’ignore combien d’adversaires sont morts dans affrontement et combien j’en ai tué. Mais notre contre-attaque a ébranlé l’ennemi qui s’est replié.

Lorsque nous avons rejoint les alliés, nous avons été accueillis par le colonel Gilliam… l’homme qui nous avait envoyé en mission.
Il écouta notre rapide rapport. Puis Gilliam raconta l’attaque due l’aéroport : « Cela commencé par des robots se déplaçant sur chenilles et armés de canons rotatifs, semblables aux Sentinels Robco. Ils étaient escortés de drones. Ces machines ont attaqués en masse, sans avertissement. La combinaison de leurs talents était mortelle. Ici nous nous sommes retranchés et leur avons infligé de lourdes perte avant, finalement, de les repousser.
Depuis que l’attaque ennemie avait enfoncé la ligne de défense de Santa-Monica, nous avions commencé à évacuer les civils que nous avions installés dans le terminal passager de l’aéroport. A quinze heures, lorsque l’attaque a commencé, près d’un tiers des non-combattants étaient encore coincés sur place. Les robots les ont attaqués. Les soldats présents dans le terminal ont eu des pertes encore plus importantes que nous ici, mais ont quand même réussi à contenir l’ennemi. La seconde attaque de la SecMar a pris la forme d’un bombardement. Puis les drones sont revenus, commençant à traquer les survivants et à guider des troupes de gardes dont certains avaient des armures assistées. Nous avons avons résisté ici jusqu’à votre arrivé. Toutefois, le terminal ne réponds plus à nos appels… »
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Lorsque le passé s’en mêle… (onzième partie)

Deux siècles plus tôt, à une époque où ce genre de chose avait une importance, le parking avait été organisé comme un espace vert avec des arbres et des arbustes dans de grands pots de terre cuite, des massifs floraux. A présent, c’était un univers d’asphalte craquelé et d’épaves rouillées. Des mauvaises herbes poussaient partout et les arbres étaient morts. J’entrais dans le terminal A par une grande porte qui s’ouvrait sur un vaste espace d’attente rempli de rangées de chaises. Les comptoirs des compagnies aériennes, couverts de poussière, étaient à l’abandon. Derrière-moi, les soldats de la RNC se répandaient dans le bâtiment. Guère rassurés, ils se dispersaient par petits groupes pour contrôler les différentes issues. Longeant le tapis roulant à bagage, j’arrivais à l’ancienne douane. La porte était ouverte. Je me glissais dans un couloir. Il y avait une issue juste à ma droite. De l’autre côté… une bombe avait percé le plafond, ouvrant un cratère aux bords abrupts. Le bureau de la douane était complètement rasé. C’était une dévastation récente… des flammes crépitaient encore ici et là. Comme j’étais entrée, je vis un hélicoptère passer au-dessus de moi, balayant la nuit de son projecteur.
Toujours suivie par les soldats de la RNC, je découvris un nouveau bureau… pareillement ravagé, d’ailleurs les couloirs étaient aussi envahis de décombres et de cadavres. La plupart étaient des soldats de la RNC, d’autres des SecMars. Près de la moitié de ces derniers portaient des armures assistées.
Ressortant d’une réserve transfromée en camp retranchée gardé par des soldats décédés, j’entendis le bruit d’une turbine hoover Je me postais à l’angle du couloir pour surprendre deux drones Washi qui avançaient en se couvrant mutuellement. Les pilotes qui les télécommandaient en faisaient avancer un pour reconnaître une pièce tandis que l’autre gardait le couloir. Ils inversaient ensuite leurs positions. Je tirais lentement la pédale d’armement de ma mitrailleuse vers moi et tirait. La pluie de balles fit s’effondre les deux appareils.
Les soldats qui me suivaient bondirent en avant pour sécuriser la porte qui conduisait au terminal B. Ils semblèrent se heurter à un mur de balles et de rayons laser. Deux moururent immédiatement, le troisième riposta avant de succomber.
J’empoignais mon walkie-talkie, mais à peine avais-je branché l’appareil que des messages angoissés envahirent l’ether. Des hommes appelaient à l’aide, demandaient des munitions et des renforts. En tendant l’oreille j’entendis un véritable barrage de coup de feu dans un couloir proche. Je fis signe aux soldats encore en vie de s’abriter, et partit par un couloir perpendiculaire. Mon sens de l’orientation est bon… trop bon en fait, je tombais pile sur l’ennemi. Heureusement, occupé à ouvrir le feu sur les soldats de la RNC qui s’étaient repliés dans les pièces proches.
A courte portée, une mitrailleuse légère est plus qu’une arme mortelle. C’est un instrument de carnage. Je balayais les positions ennemies quatre ou cinq hommes tombèrent dans ce couloir. Deux drones « périrent » en volant pour renforcer l’ennemi.
Le reste de l’affrontement du terminal B est assez flou dans ma mémoire. J’ai une succession d’épisodes qui me reviennent sous forme de flash, mais je n’arrive pas à les organiser en une chronologie.
Je me souviens d’un combat dans un couloir envahi de fumée. Mes lunettes à amplification de lumière étaient tombées en panne. Lorsque je basculais le bouton en position « on ». Elles me permettaient de voir les amas de décombres, les impacts sur les murs et les ennemis à l’autre bout, mais rapidement la scène retournait au noir. Il me fallait basculer à nouveau mes lunettes sur « off » puis « on » pour qu’elles refonctionnent quelques secondes. Comme j’avais des choses plus urgentes à faire, je me suis battue dans une obscurité presque totale. Des rayons lasers surgissaient de nulle part, je ripostais à la mitrailleuse.
Une autre scène très brève me revient en mémoire. Un sniper de la RNC marchait à côté de moi, on venait d’entrer dans une salle et soudain un drone Washi tombe du plafond. Ses lasers frappent mon voisin qui s’effondre. Je me replie. Je n’avais plus la mitrailleuse… et j’étais armé à présent d’un LR 300 Arpeggiator. J’ai essayé de résister à l’angle du couloir, tirant une grenade après l’autre en direction des SecMars. Mais je n’ai pas réussi à les tuer. Je me suis repliée dans un autre couloir. Un soldat de la RNC m’appuyait, mais il est mort en échangeant des tirs avec un ennemi. D’autres SecMars arrivaient. J’en ai tué un qui avait une mitrailleuse. Mais un deuxième a surgi et m’a blessé. Je me suis repliée plus loin, à rebours d’un flot de Californiens armé jusqu’aux dents. Je me suis caché dans un petit couloir plongé dans l’obscurité le temps de me soigner. Mais un drone Washi est venu me débusquer.
Les affrontements étaient particulièrement confus. Il n’y avait pas de front et nous n’étions pas assez nombreux pour sécuriser chaque salle. Guidés par les drones, les SecMars, s’infiltraient sur nos arrières. Il fallait courir tout le temps. Par moment, un hélicoptère de combats passait pour bombarder un secteur que nous tenions. J’ai été pris une fois dans une de ces attaques, des morceaux du plafond nous tombaient dessus au milieu d’explosions et des mitrailleuses qui claquaient. Jetée une première fois au sol, à moitié ensevelie par les gravas, je me suis relevée juste à temps pour que le souffle d’une roquette me catapulte dans le couloir. Encore une scène sans chronologie… Etais-ce avant ou après… je me suis battue dans un secteur où la défense de la RNC s’effondrait. Des ennemis surgissaient de chaque couloir. Des drones tombaient des brèches dans le plafond. J’ai difficilement tuer un SecMar en armure assistée, avant de soutenir un camarade avec une mitrailleuse. J’essayais de clouer des adversaires retranchés dans une pièce. Le couloir était à moitié comblé de débris et un incendie faisait rage dans les pièces à notre gauche. Lorsque mon voisin est tombé, les SecMar sont montés à l’assaut et j’ai fuis… je me souviens pas de la suite.
Il y a un autre souvenir qui surnage dans la bouillie d’impression qui constitue ma mémoire de cette nuit d’affrontement. Je me suis retrouvée à défendre une pièce avec deux portes qui conduisait sur deux couloirs. L’endroit avait été bombardé et les tables renversées brûlaient. Je n’étais pas seule, il y avait deux autres soldats de la RNC et sans doutes d’autres dans un des corridors. La défense de cette pièce a été un cauchemar. Chaque fois que je défendais une issue les SecMar arrivaient par l’autre. Je ne me souviens même pas comment cela s’est terminé.

La fin de la bataille est survenue alors que je me soignais dans un recoin obscur. Un drone m’est tombé dessus et je l’ai détruit au fusil laser (encore une fois j’avais changé d’arme). Je venais de me redresser pour courir vers un point de la carte où se déroulaient des combats, lorsque le colonel Gilliam a annoncé que l’ennemi se repliait. Je crois que je me suis couchée à l’endroit où je me tenais et je me suis immédiatement endormie.
L'honneur n'est qu'un bien personnel, le plus précieux, certes. Mais l'honneur n'est pas une qualité pour l'exercice de cet art délicat qu'est la guerre.
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Quelric
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Re: Nouvelle sur New Vegas [spoil]

Message par Quelric »

J'ai eu pas mal de lecture pour lire ce que j'avais manqué mais voila c'est fait !

et c'est toujours aussi bien !
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