La dague :
La dague est une arme intermédiaire entre le couteau et l'épée courte. Certaines dagues ont une lame qui peut atteindre jusqu'à 30 centimètres. En fait, c'est plus son rôle d'arme secondaire qui la distingue de l'épée courte (qui n'est pas une catégorie d'arme réellement référencée mais juste un fourre-tout dans lequel on place tout ce qui est plus long qu'une dague mais n'est pas encore une épée large).
La dague est portée comme arme secondaire chez les piétons et les archers qui n'avaient pas les moyens d'acheter une épée. Peu d'armes au cours du temps ont pu adopter des formes aussi variées.
Le rôle de la dague n'est guère glorieux. Elle sert aux coutillieux (lanciers) pour égorger les cavaliers ennemis blessés et désarçonnés. Pour cela la dague se caractérise par une lame plate et très large qui permet de se glisser entre les plates de l'armure.
Les archers préfèrent des lames très longues à deux tranchants qui leur permettent de défendre leurs vies si des troupes ennemies arrivent au contact. L'arme dépassant les 50 cm de longueur, elle aurait plus sa place dans la catégorie "épée courte" si - comme je l'ai signalé plus haut- cette catégorie existait réellement.
Mentionnons également la "main gauche" qui apparaît au XVIème siècle, il s'agit d'une dague tenue dans cette main et qui servait à la parade mais aussi à donner des coups à l'adversaire si son arme était immobilisé par un coup habile.
La force de la dague c'est que sa petite taille et sa solidité permet de poignarder un adversaire avec force. Ni le cuir, ni les mailles ne protègent efficacement d'un adversaire s'il arrive à portée courte. Au corps à corps, elle avantage le porteur sur son adversaire qui n'a pas assez d'espace pour se servir de son épée et de son bouclier.
La dague ne l'oublions pas est l'arme de l'assassin. Le roi Jean manqua ainsi d'être tué à Rouen (6 avril 1355) par des écuyers du roi de Navare qu'il était venu arrêter. Il ne fut sauvé que par la résistance de son armure de plate.
L'auteur du "costume de France en 1446" fait la description de quelques types de dagues :
- La
Langue de boeuf : d'après la description en vieux français "une faczon de dardres qui ont le fer large, que len appelle langue de boeuf" il s'agit d'une lame qui ressemble au fer d'une sorte de vouge à deux tranchants. On s'en servait pour blesser les fantassins en passant la lame sous les gorgerins et les braconnières.
- La
feuille de Catheloigne : " (...) quand à la faczon de dagues et d'espeez, tant hommes d'armes, de coustilleux et d'archiers, sont ainsi d'après s'ensuivent : premièrement, lesdiz coustilleux portent voluntiers des feuilles de Catheloigne, ung pou longuetes et estroites, et song ung bien pour roides (...) " Il s'agit de dagues très longues et étroites dont la lame a la forme d'une feuille de laurier. Il en existe trois tailles différentes. La plus longue, utilisée par les archers est très particulière. En effet, n'ayant pas de bouclier, ils l'utilisent à deux mains. La lame devant dépasser les 50 cm, on parlerait plutôt d'une épée. Mais les textes médiévaux précisent bien que l'on s'en servait pour "daguer" c'est à dire pour frapper d'estoc. L'auteur anonyme précise bien qu'elles "tranchent aussi comme rasouers..."donc l'attaque de taille n'était pas non plus négligée.
La dague médiévale courte, a une lame épaisse, et très effilée. La garde est un disque de 8 centimètres de diamètre et le pommeau a la même forme et la même taille. la poignée est recouverte de bandes de cuir collée. La lame est triangulaire, parfois elle porte un tranchant ce qui permet de frapper de taille.
Plus tard, au XV ème siècle, les dagues se dotent d'une garde en forme de crochets dirigés vers la lame et destinés à coincer une lame adverse.
Daguette de gentilhomme : Il s'agit des armes que portent les aristocrates à la cour. Là où une épée lourde n'est pas à sa place, elles sont plus des armes de prestiges ornées de pierreries que de vraies armes quoique... Quand Henri de Testamure se vit en face de son ennemi de toujours Pierre le Cruel, il n'hésita pas à dégainer et eut le temps de lui taillader le visage à trois reprises avant que l'autre fou de colère et de de douleur ne l'empoigne et qu'il roule ensemble sur le sol du château de Montiel.
Miséricorde : Cette dague porte son nom parce qu'elle est utilisée par les gens de pieds pour achever les chevaliers tombés au sol et bien souvent sonnés étaient incapables de se défendre aussi ciraient-ils "miséricorde" lorsque la dite lame était approchée de leur gorge dans l'intention de la taillader avec sauvagerie. On l'appelle aussi "cousteau à croix" parce qu'elle a une vraie garde (contrairement à la dague classique qui n'a qu'une rondelle). En fait, la miséricorde devrait plutôt être classée comme épée courte. Certaines miséricorde ont une lame triangulaire très courte et large (utile pour égorger) d'autres ont des lames très longues et fines qui peuvent se glisser facilement entre les plates d'une armure pour percer un point vital.
Hors-sujet
Dague longue ou épée courte ?
Je ne crois pas qu'il existe une différence "officielle". D'ailleurs l'épée courte est une invention des rôlistes. Il existe bien le glaive (gladius) romain ou la latte grecque, mais ce sont des armes antiques qui n'ont pas été utilisées simultanément aux épées longues et larges médiévales. A cette époque toute lame plus courte était une dague, point.
Cependant, Skyrim est un monde fantastique qui mélange l'antiquité romaine et différentes époques du Moyen Âge. Donc une catégorie épée courte est nécessaire.
Voilà la différentiation que je propose :
- une lame courte sans tranchant ni garde est une dague.
- une lame courte (mais de plus de trente centimètres) qui a tranchant et garde est une épée courte.
- Une lame très courte de moins de trente centimètres qui a une garde est une main gauche.
@ Corax : non ! Petite aide, elle sert en bataille rangée et est utilisée par l'infanterie contre les cavaliers.
L'honneur n'est qu'un bien personnel, le plus précieux, certes. Mais l'honneur n'est pas une qualité pour l'exercice de cet art délicat qu'est la guerre.