Armes et armures "historiques"

Tout ce qui tourne autour de Skyrim et qui n'est pas du domaine de la traduction ou du côté technique du modding.
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malhuin
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par malhuin »

Quand tu écris tu as trois solutions de narrations.

-La première est celle du narrateur omnscient, il sait tout, vois tout... mais le lecteur souvent ne comprend pas tout.
- La seconde solution est celle du narrateur qui ne voit que ce que voit le personnage principal. Ce type de roman est assez difficile à écrire. J'ai utilisé cette méthode dans quatre livres, dont trois écris au présent et à la première personne du singulier. Il permet une forte immersion mais est très difficile à manier, car il requiert de mettre en avant l'impression du personnage principe plus que les faits.
- La troisième méthode est de suivre un petit nombre de personnages. C'est en fait un consensus entre les deux premières méthodes. Elle permet de ma rester dans l'étroit tunnel de la seconde forme de narration sans noyer le lecteur comme dans la première. Cela demande tout de même un certain doigté pour déterminer quel point de vue choisir. Un peu comme si le narrateur était perché sur l'épaule d'un des personnages. Pour ma part, je préfère alterner et raconter une même scène en passant d'un personnage actif qui impulse l'action à un personnage passif qui subit l'action.
L'honneur n'est qu'un bien personnel, le plus précieux, certes. Mais l'honneur n'est pas une qualité pour l'exercice de cet art délicat qu'est la guerre.
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Lascreen
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par Lascreen »

Après quelles jours de travail, je vous livre la première partie de mon travail, je suis ouvert à toutes critiques, propositions, menace de mort, barrez les mentions inutiles.

L’art et la manière de s’envoyer des projectiles dans la figure.


Sous ce titre tout sauf historique et approuvé, se trouve être un essai sur les armes de siège afin de prendre ou défendre un château au moyen-âge.

Première partie : l'évolution technique :

Si l'homme n'a pas attendue d'avoir inventé l'ingénierie pour s'envoyer des projectiles dans le coin de la figure, les premières machines de siège méritant ce nom arrivent durant l'antiquité et se perfectionnerons.

Au début du moyen-âge, deux changements majeurs dans l'art de construire des machines de sièges apparaissent :

l'abandon progressif des armes à torsion telles que la catapulte ou la baliste, pour des raisons de temps, car les armes dites à torsion, dépendent pour fonctionner d'un système de cordes tendues, qui répondent assez mal lorsqu'il y a de l'humidité, ce qui n'est pas le cas des armes à levier. (Si je viens à dire une bêtise n'hésitez pas à me corriger.)

L'utilisation généralisée de la fronde à la place de la cuillère:
La cuillère est le nom que l'on donne à la partie du bras sur les catapultes, qui accueille le projectile, son remplacement par la fronde permet aux machines de tirer avec davantage de force et de puissance, permettant de mieux démolir les murs de plus loin avec davantage de précision.

Pour ceux qui s'intéressent aux détailles techniques, vous voyez ci-dessous un schéma du fonctionnement d'une fronde, le projectile était calé dans une pièce de cuir et par le mouvement du bras de l'arme, la fronde se détachait et le projectile partait sur la tête de l'ennemi, du moins en théorie, car si vous aviez malfait vos calculs, généralement il vous revenait dans la figure, ou bien sûr la machine, ce qui arriva à Cortez en 1521 lors du siège de Tenochtitlan

Image
Schéma tiré de http://bbcp.pagesperso-orange.fr/franca ... ngins.html

Partie 2 : la pierrière et la bricoles.
Maintenant que nous avons vu certaines des améliorations techniques depuis la fin de l’antiquité au début du moyen-âge, nous allons commencer les festivités avec la pierrière et sa grande sœur la bricole.

La pierrière :
Image

Pierriere (photo J.-L. Chedal)(tire du livre de R. Beffeyte).jpg


La pierrière était une arme de siège à levier fonctionnant par la traction humaine généralement utilisé par les défenseurs. L’arme était capable d’envoyer des projectiles allant de 2.5 à 10 kg sur une distance de 50 mètres à un rythme pour une équipe entraînée d’un boulet à la minute. Relativement inefficace contre les murs, l’arme était très efficace contre les chevaliers, un boulet de 1 kg atteint sa cible à une vitesse de 140 km/h, Simon de Montfort en fit les frais lors du siège de Toulouse en 1217.

La bricole :
Image
http://www.armedieval.com/armedieval.html

La bricole a pour base une pierrière dont on a renforcé le contrepoids avec du métal.
L'ajout de ce contrepoids permit d'améliorer la puissance de l'arme, dont les projectiles de 10 à 30 kg pouvaient atteindre une distance de 80 mètres, toutes en conservant sa cadence de tir. Certains chroniqueurs d'époque racontent que des prisonniers furent « rendu à leurs camps » par la machine.

Et dans skyrim tout ça ?

Je vais me faire taper sur les doigts, mais pour ma modeste pomme, en dehors des anachronismes technologiques, les pierrières et les bricoles auraient leurs places dans le jeu, dans leurs rôles de machines défensives lors de siège, permettant de refroidir les assaillants ou de les réchauffer en utilisant la moutarde grégeoise. (Pour comprendre ce dernier point, je vous invite à lire l'article de Malhuin sur le feu grégeois.)

@ malhuin: Aurais-tu des références bibliographiques sur les armes de sièges, je suis actuellement face à un gros problèmes de sources.
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malhuin
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par malhuin »

Lascreen a écrit :
@ malhuin: Aurais-tu des références bibliographiques sur les armes de sièges, je suis actuellement face à un gros problèmes de sources.
A quelle époque ?

Sinon, pour Cortés, je confirme, j'ai lu de lui "La fin de l'empire aztèque". Et c'est vrai qu'ils furent incapables de construire une machine à contrepoids.
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Lascreen
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par Lascreen »

De préférence XIV-XVe, mais je suis intéressé aussi de ce qui ce faisait entre le XIe et le XVIe.

Sinon aurais-tu un commentaire sur texte, savoir si je dois changer, améliorer ou corriger quelque chose ?

Merci.
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Dov
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par Dov »

apdji a écrit :Je pensais à ça et c'est un peu HS sans l'être vu que cela pourrait arriver dans Skyrim.
Comment trouves tu les armures (et armes) de Game of Throne? Perso et aux vues de ce que tu marques sm'ont l'air pas mal, elles se rapprochent plus du film Jeanne d'arc que de Xéna ou Conan :D

Pour avoir lu les bouquins je dirais quand même qu'elles sont moyennement réaliste. Par exemple Rhaegar Targaryen, le frère de la jolie blonde mariée à un dothraki, était sensé porter une cuirasse incrusté de rubis représentant le dragon tricéphale des Targaryen quand il a été tué à la bataille du Trident par Robert Baratheon. Dans l'ensemble les armures que portent les nobles de Westeros ont l'air très extravagantes et très chargés de toutes sorte de décorations, incrustations, placages de métaux précieux, etc. Les gardes Lannister et les manteaux d'or de Port-Royal ont aussi des armures assez exotiques.

Maintenant, comme expliqué au début du topic, peu importe que tout le guet d'une ville soit équipé de cottes de mailles dorées, c'est pas réaliste mais c'est diablement classe.
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malhuin
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par malhuin »

Oh Dove, tu as raison sur le fond. Qui serait assez bête pour incruster d'or son armure ou lui mettre des pierres précieuses à part.... heu.... *zyeute l'armure de Louis IX avec sa couronne d'or incrustées de pierres précieuses son cimier en forme de cygne décoré de voile de soie, le surcot de la cotte de maille en soie blanche brodée de fils d'or.... * ... à part la moitié des chevaliers du moyen âge. Et sans sans parler des armures de joute et de tournois qui viraient carrément à l'extravagant.

@ Lascreen, je vais voir ça.

Je te conseille :
-> la Guerre de cent Ans de Georges Minois, édition Perrin,
-> Charles le téméraire, d'Henri Dubois, édition Fayard
-> Les rois qui ont fait la France, les Valois, Tome 2 Charles VII de Georges Bordonove, édition Pygmalion.

Si tu as de la Chance tu peux trouver de vieux livres comme "La vie quotidienne au temps de Jeannes d'Arc" Librairie hachette (année 1952 !), la deuxième partie est consacrée à l'art de la guerre.

Pour les sources plus ancienne, il n'y a rien que je puisse faire. le haut moyen âge n'est pas féru de précision technique et les archéologues en savent plus que les historiens.

edit :

Un siège vu du point de vue de l'attaquant ou du défenseur cela peu être grandiose. Mais vu par un simple civil cela donne ça :

► Afficher le texte
Ici le spectacle que l'on voit le jour de la chute d'Harfleur lorsque l'on se tient sur les murailles
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Et là le défilé des troupes françaises et les positions du roi Charles VII à la fin du siège.
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malhuin
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par malhuin »

Et les sièges dans les histoires médiévales fantastiques. Rien que dans mes romans, il n'y a que l'embarras du choix.
► Afficher le texte
Ne vous étonnez pas de rencontrer des Gobelins parmi les assiégeants et les assiégés, je crois plus dans la géopolitique que dans des races "bonnes" ou "mauvaises".

Ce passage montre l'arrivé d'un bêlier protégé par un bouclier magique.
Cet autre passage montre l'attaque d'un linnorn, un dragon sans aile des légendes scandinaves

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Cet autre passage, montre l'attaque d'oiseaux-rocs (tirés des contes des mille et une nuit).

► Afficher le texte
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malhuin
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par malhuin »

Nous avons beaucoup parlé des stratégies offensives utilisées par les assiégeants.
Cependant la part du défenseur se situe surtout en amont. Un site bien défendu est imprenable ou presque.

En regardant ce qui est produit pour le jeu Skyrim, on voit que les forts et villes fortifiées sont d'un niveau équivalent aux châteaux construits lors de la conquête anglaise du Pays de Galles, entre 1277 et 1305. Ils forment aussi un bon parallèle pour une autre raison. La situation de Skyrim, et la guerre civile des Sombrages, est très similaire au défit que le roi d'Angleterre Edouard 1er avait à relever pour conquérir le Pays de Galles.

En effet, les Gallois comme les Nordiques étaient chez eux, connaissaient le pays très montagneux (bien que les Snowdowns montains soient bien moins élevées que les pics de Skyrims). La population unies en clans relevaient dans les deux cas de seigneurs locaux très indépendants.

Afin de faciliter la lecture, je vous propose d'intégrer mes explications techniques à une fiction littéraire.

Au plus fort de la guerre civile contre les Sombrages, sa Majesté Impériale nomma Aelus Equituus avec pour charge de pacifier la région frontalière de la châtellenie d'Aubétoile et de Fordhiver. Cette dernière étant passée aux mains des Sombrages d'Ulfrik l'Ours. L'Empereur avait choisis Aelus pour sa fortune personnelle. Car le plan que Sa Majesté avait en tête exigeait que des hommes fidèles à l'empereur reçoivent des terrains pris à l'ennemi et y fasse construction de villes et de châteaux qui en assurât la défense.

Le Château et la ville étaient conçus moins comme une défense que comme un instrument de conquête. Les murs et les tours étaient certes à vocations défensives. Mais la position d'une telle cité permettait de contrôler une route de ravitaillement, importante pour la communication entre Fordhiver et Aubétoile. De là, la garnison pouvait contrôler toute la région. Par sa présence et par l’impressionnante fortification qui la protégeait on espérait déjà miner l'esprit de révolte des Sombrages. La ville devait également offrir de nombreuses possibilités économiques et commerciales qui attireraient des colons venues de régions fidèles et mêmes des régions en révolte. AU final, le but du château et de la ville était d'éliminer le besoin et le désir d'affronter militairement les Impériaux. Si le château lui-même n'avait qu'une vocacion défensive. La ville était en elle-même une arme offensive, en effet elle générait des richesses et attiraient des travailleurs qui les uns comme les autres contribueraient à l'effort de guerre.

Le premier soin d'Aelus Equituus fut de choisir le lieu idéal. Il engagea un architecte du nom de Seranus. L'Empereur suggéra de choisir un site le long de la mer des fantômes, prêt de l'embouchure d'un petit fleuve. L'emplacement définitif fut choisi par Seranus. Il y avait en effet dans cette zone un promontoire calcaire peu élevé. En édifiant le château à son sommet on disposait d'un site facilement défendable. En même temps, on pouvait voir au loin et s'assurer ainsi une garde vigilante.
Seranus choisit de placer la ville en contre-bas, entre la mer et la rivière.
On se chargea tout d'abord de construire des casernements pour les ouvriers et les légionnaires qui allaient protéger le site. Une fois le périmètre approximatif de la ville établi, des terrassiers creusèrent un fossé. Les charpentiers établirent une solide palissade pour le doubler. Elle devait assurer la défense du site jusqu'à l'édification de la muraille permanente en pierre.

(à suivre)
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malhuin
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par malhuin »

Alors que les premiers travaux venaient de débuter, maître Seranus s'attela à dessiner les plans du château et de la ville. Son soucis principal était sa capacité à résister à une attaque directe comme à un siège en règle.
Pour le premier risque, les Impériaux maîtrisaient depuis de millénaires la construction de forteresse. La solution habituelle était de construire une suite d'enceintes fortifiées de plus en plus hautes et de plus en plus forte. Des tours rondes les flanquaient régulièrement, de manière à permettre aux légionnaires de surveiller les alentours.
Les entrées étaient garanties par deux tours en forme d'ogives séparées par un passage qui pouvait être fermé par une succession de ponts-levis, herses et portes. Si un ennemi passait par là pour entrer, il aurait la mauvaise surprise de découvrir que le plafond était une succession d’assommoirs qui permettaient de déverser huile bouillante, pots grégeois, pierres et flèches.
Les tours étaient reliées entre elles par un chemin de ronde qui courrait au sommet des murailles. Ce passage avait pour but de permettre la circulation rapide des légionnaires afin qu'ils puissent se porter rapidement à la défense d'un point menacé.
Courtines et tours devaient être bâties de manières parfaitement verticales pour former un obstacle suffisant en cas d'investissement. Toutefois, le bas des murs, sur leurs faces externes étaient renforcés par un plan oblique qui servait trois rôles: d’abord il renforçait la construction en l'épaississant à la base, ensuite il déviait les coups de béliers, troisièmement les pierres lâchaient verticalement depuis les murailles rebondissaient dessus pour aller se perdre en direction des rangs ennemis.
Pour garantir le château contre un siège, chaque tour aurait base une réserve qui abriterait des vivres. Un puits fut également creusé dans la courtine intérieure.
Hors-sujet
Un château de cette époque en chiffre :
La courtine extérieure : 90 m de côté, elle forme un carré complet.
La courtine intérieure 60m de côté, second carré inscris dans le premier.

Murailles extérieures : 6m de hauteur, 2,40 m d'épaisseurs
Murailles intérieures : 10,5 m de hauteur et 3,60 m de hauteur.

Hauteur des tours extérieures : 9m de haut
Hauteur des tours intérieures 15 m de haut
Une fois le plan du château achevé, il fallu s'occuper de celui de la ville.
Elle fut simplement divisée en quartiers par des rues se coupant en angles droits. Certains quartiers seraient des quartiers d'habitations, d'autres des parcelles destinées à la culture ou à l'élevage. La ville ne serait ainsi pas totalement tributaire d'une fourniture de vivres venues d'au-delà des remparts.
La muraille, justement, avait 1,70 m d'épaisseur et 6 m de hauteur. Tous les 45 mètres, une petite tour permettait de la défendre. Six tours plus puissantes entouraient les trois portes de la ville, deux par deux.
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Yu Qi
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Re: Armes et armures "historiques"

Message par Yu Qi »

C'est toujours un plaisir de me promener sur tes pages et très instructif :) .
Promis, les griffes sont rétractées et avec mes coussinets, je ne déchire rien.
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