Alors allons-y, je te mets cela directement ici,
Journal de ...
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Ma tête... je reprends doucement mes esprits, seul dans cette petite pièce sombre, mes yeux parcourant les alentours. Ca y est, tout me revient désormais...
Je m'appelle ... , mercenaire à la solde d'un de ces caravanes ou du plus offrant, accompagné de mon fusil d'assaut et de mon revolver qui ne m'ont jamais quitté. J'ai longtemps parcourut le Mojave pour divers contrats afin de survivre comme je le pouvais...
Mon histoire est des plus banales pour quelqu'un ayant parcourut ce trou paumé seul face à tant de monstruosités, mais je ne peux m'empêcher de l'écrire maintenant, seul dans ce bâtiment, à peine éclairé par une vieille lampe au grésillement incessant... Le temps m'est désormais compté, j'espère seulement que quelqu'un trouvera mes mémoires... je suis là, allongé sur le sol, la main crispée sur ce vieux stylo, à écrire ces quelques lignes, baignant dans une marre de sang... mon sang... le temps m'est compté...
J'ai longtemps erré seul au début, pauvre humain ayant survécu à ces tonnes de radiations, comme beaucoup d'autres en vivant enfouit sous cent mètres de terre, dans un de ces nombreux bunkers, et comme beaucoup j'ai subi les attaques régulières et perpétuelles de ces dégénérés, les tox, des mecs et des femmes paumés ayant pris les armes avec pour seule et unique raison la folie et un amour particulier pour le jet...
C'est au cours d'une de ces attaques que je me suis enfui pour de bon, entouré de bons à rien qui ne savaient que donner des ordres, fallait bien que ça arrive un jour...
Cette attaque fut violente, extrêmement violente, furent appelés au champs de bataille les quelques hommes encore capables de se défendre, on prit soin d'enfermer femmes et enfants avant d'aller se jeter dans la gueule du loup...
Il fallait voir le spectacle pour y croire, j'étais armé d'une malheureuse batte de base-ball face à ces barbares vêtus d'armures cloutées et souvent armés de pistolets et autres engins mortels. Me dirigeant dans ce qui fut autrefois une ruelle, j'eus alors la plus grande surprise de ma vie. Là, au coin de la rue, me voilà nez à nez face à un de ces hommes, le visage convulsé par la folie meurtrière, pistolet au poing, je sus être le plus rapide, il se prit ma batte en pleine figure, un craquement sourd se fit entendre... Il s'écroula au sol, le nez en sang, la mâchoire explosée, je pris soin de le désarmer, et lui tira une balle en pleine tête... pas de sentiments pour ces gens là...
C'est dingue ce que procure l'effet d'être armé en de pareils moments, une douce impression de bien-être, le fait d'être devenu le chasseur et non plus la faible proie... Il fallait désormais en descendre le plus possible, coute que coute, j'avais ça dans le sang désormais... tuer ou être tué...
Suite: (dans l'original, le tout devait-être en plusieurs fragments...)
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On avait surement besoin de moi m'étais-je dit. Revenant sur mes pas, je fus vite de retour sur la petite place... pour être stoppé net par une terrible fusillade...
De part et d'autre, ça tirait dans tous les coins, il fallait m'abriter, au plus vite...
La chance d'avoir déboulé du bon côté fut une chouette surprise, un coup d'œil suffit à repérer un coin plus ou moins sûr. Le temps de faire sortir l'ancien proprio passablement refroidit et me voilà enfin prêt à en découdre... ils allaient morfler m'étais-je juré...
Ce fut vraiment un moment de pure folie... je m'acharnais à tirer sur tout ce qui pouvait bouger, les balles ennemies sifflant parfois à quelques centimètres de ma peau... Je venais d'aligner le premier, le sourire aux lèvres...
La lutte me sembla durer une éternité... ces foutus enculés étaient vraiment assoiffés de sang ma parole... je voyais mes amis se faire descendre un par un... quel carnage... On ne pouvait plus tenir, ils étaient bien plus nombreux que nous... Une balle perdue me transperça le bras gauche... une grimace, la douleur était insoutenable... j'avais pris un sacré pruneau...
Et là ce fut le drame, la grande débâcle, le peu d'hommes qu'il restait commençait à courir dans tous les sens, psychopathes sur les talons. Je pris alors toute une série de ruelles, ne cessant de jeter un œil en arrière, tirant de temps à autre, le bras en sang, la douleur de plus en plus vive... quel merdier...
Ça y est, je crois les avoir semé... coriaces les gaillards...
Je ne fus touché que deux fois au cours de ma vie, par balle j'entends. La première ici au bras, la seconde fois à la jambe au fusil mitrailleur, bourde d'un pote...
Ça en était fini de l'homme que j'étais... ce monde pourri obligeait toutes les personnes désirant survivre à devenir elles-même de véritables machines à tuer... quel choix m'a t-on laissé?
Je vécu plusieurs mois seul dans le Mojave, à errer comme un cadavre, le bras en compote, sans cesse sur mes gardes, toujours aux aguets, sans aucune munition pour le pistolet, armé d'un simple tuyau de plomberie à arpenter ces terres à la recherche de nourriture. Ce que j'en avait marre de bouffer des vieilles conserves... Je ne me rappelle pas avoir eu de réel problème durant cette courte période, juste quelques bestioles sans aucun danger. J'ai su me trouver un petit nécessaire de survie et un vieux couteau dans l'une des nombreuses épiceries abandonnées que je croisait sur ma route... Je tachais sans cesse de ne jamais rester plus d'une journée au même endroit...
Ce fut la pire nuit de toute ma vie, seul dans cette épicerie, accoudé derrière le comptoir, il me fallait extraire cette balle au plus vite... un chiffon dans la bouche, l'infection s'était bien propagée depuis le temps, quel merde, la douleur était terrible, la plaie était énorme, j'ai vraiment cru avoir perdu l'usage de mon bras à ce moment, le sang pissait de partout, quelle horreur... la nuit fut longue, mais au petit matin la balle n'était plus là... J'ai survécu, putain j'ai survécu...
Suite:
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Quelle nuit de merde, le petit matin venait de se lever que je dormais encore... un bruit me réveilla en sursaut... la porte venait de s'ouvrir... des bruits de pas se firent entendre, puis des voix... ils étaient plusieurs.
Ma réaction fut immédiate, il fallait profiter de l'effet de surprise tout de suite... une grimace de douleur se fit sentir. Aidé de la surface du comptoir je me levait péniblement, une fraction de seconde suffit ensuite à me retourner et à dégainer mon revolver... en joue... ils étaient trois, armés de fusils d'assaut et vêtus de tenues de combat, des mercenaires... Ca ne pouvait pas être l'armée, pas dans un pareil endroit... leurs gestes furent très rapides également... me voilà cuit, trois fusils braqués sur ma tête, je faisais pâle figure avec mon vieux pistolet calibre 32, sans aucune balle dans le barillet... mais je représentais toujours une menace au fond...
Leurs regards étaient braqués sur le moindre de mes gestes. Moi droit, tendu et nerveux, tenant à bout de bras mon dernier salut... que pouvais-je faire ?
Les minutes passèrent, puis un des gars daigna ouvrir la bouche, me demandant de poser mon arme et de me rendre sans aucune résistance... ce que je fis. Quel imbécile... Je détendis les genoux, m'abaissant petit à petit, le pistolet toujours braqué sur leurs sales tronches... ça y est, il fallait tenter le tout pour le tout désormais... pile au moment ou j'allais être à couvert, je fis tomber mon arme à terre, la surprise fit alors surface sur leur visages, je pris une boite de conserve et eus le temps de la lancer sur le plus proche... Un bruit sourd se fit entendre, puis celui d'un corps qui s'effondre... En pleine tête!.. les balles prirent le relais avec les cris... ma plus grosse frayeur fut balayée sur le moment, les balles ne transpercèrent pas le comptoir...
Le temps de sortir mon couteau et un sourire sadique se dessina sur mon visage... ils allaient souffrir les cochons... un coup d'œil, quelques pas et me voilà derrière le rayon le plus proche... de nouveau des cris, des bruits de pas... il fallait opérer au plus vite, le troisième étant toujours au sol, ils allaient essayer de me prendre en tenaille... Lorsque l'un des deux avança pour me prendre à revers, il ne me fallut qu'un solide coup de pied pour renverser l'étagère sur celui-ci... Quel chantier. Dans un brouhaha indescriptible, le rayon tout entier s'écrasa sur le malheureux... L'autre était enfin à ma merci, encore déboussolé par ce qui venait de se passer sous ses yeux... la lame vers le bas, en un coup ample du bras et du poignet, le dernier corps s'écroula à son tour... la gorge tranchée... Je ramassait mon revolver lorsqu'un soupir me rappela à l'ordre...
Il reprit ses esprits, remarqua avec stupeur la disparition de son fusil, leva les yeux vers moi et me supplia de le laisser en vie... Debout face à lui, son fusil entre mes mains, un petit rictus défigura mon visage... Une rafale l'acheva, il s'écroula pour la toute dernière fois... il fallait partir à présent...
A peine la porte franchit, une puissante main se posa sur mon épaule... ils n'étaient pas seuls...
Donc voilà, comme je le disais, l'histoire n'est pas vraiment terminée, je peux toujours tenter d'y apporter une fin... et puis j'ai adapté à la va vite avec le Mojave, on peut dire qu'il est partit des abords de New Vegas, d'un des abris...