La Confrérie des Traducteurs

Pour suivre la suggestion de Malhuin, voici quelques armes anciennes chinoises.

On peut y trouver les armes de guerre (sabres, épées, lances….), les armes utilisées par les paysans (râteaux, faucilles…), celles des prêtres (mains de Bouddha…) ou encore les éléments utilisés comme armes déguisées dans les villes frappées d’interdiction d’armes. Elles sont classées ainsi : armes longues, armes courtes, armes très courtes et armes de jet. Les armes flexibles sont réparties dans les autres classes.

Certaines de ces armes sont toujours utilisées en wushu et dans certains styles traditionnels de kung-fu. Les tissus de couleurs vives ou les « pompons » avaient deux raisons d’être, d’une part distraire l’attention de l’adversaire, l’œil étant attiré par la couleur et, d’autre part, empêcher, pour certaines armes, que la main ne glisse à cause du sang.

S’il vous plaît, soyez indulgents pour les dessins, je ne suis pas très douée pour cela et les proportions ne sont pas toujours justes. Ils sont là surtout pour vous donner une idée de l’aspect de ces armes.

Les noms peuvent également varier, en fonction des régions de Chine, ceci étant donné la grande diversité des dialectes.

Armes longues

Les bâtons longs souples, généralement en bambous :
Giau chiz : bâton long souple de 9 chiz (3 m 222) 1 chi = 0.358 cm.
Shu : bâton long souple de 12 chiz (4 m 296).
Shuo : bâton long souple de 18 chiz (6 m 444).

Les bâtons longs en bois durs sont des armes très redoutables sans en être vraiment et étaient très prisées par les voyageurs et les moines. La maîtrise du bâton est essentielle pour la pratique de la lance ou de la hallebarde, par exemple. Longueurs habituelles : de 1 m 60 à 2 m 40.

- Gunn : bâton simple.
- Shui for gunn : ou bâton d’eau et de feu, les deux extrémités sont recouvertes de métal.
- Gunn chiang : ou bâton-lance, une des extrémités est taillée en pointe.

- Barn : longue hampe, une des extrémités est recouverte de lourd métal.
- Lan yar barn : ou bâton du loup qui fait ses dents. Le métal de l’extrémité est dentelé.


Les lances :

- Gou lien chiang : lance portant un crochet à la base de la pointe.
- Chiang : lance de bambou ont une extrémité est taillée en biseau.
- Bai la gan : lance de corps en cire de bois blanc.
Shuang taou chiang : lance à double pointes.


- Nao Chiang : ou lance du serpent. La pointe est ondulée.


Les hallebardes :

- Fan tien far ghi : hallebarde du ciel.
- Ma ghi : hallebarde du cheval.


- Da dau : sabre monté sur une longue poignée.
- Yueh fei da dau : même chose que le da dau, mais la lame est plus étroite.
- Kuan dau : même chose que le da dau, mais la pointe de la lame se sépare en deux parties pour pouvoir attraper les armes des ennemis.


Les pelles et bêches utilisées par les moines

- Yueh yar chan : ou pelle du croissant de lune, utilisée, à la base, pour enlever les cadavres des animaux du chemin.
- Far bian chan : idem, mais avec une lame concave. Même utilisation que ci-dessus.
- Gin chien chan : la tête est en forme de médaillon avec des anneaux et les moines bouddhistes l’utilisaient, à la base, pour écarter les insectes afin de préserver leurs vies (des insectes).


- Bar : Trident du tigre. Fourche agraire d’environ deux mètres qui était, semble-t-il, utilisée par les paysans pour se défendre contre les tigres, d’où son nom.
- Yhan char : Fourche agraire d’un autre type.


- Yueh : Hache de combat à longue poignée.


Les mains, utilisées par les moines

Tau bi : Main de métal, tenant un pinceau.
Chuan bi : Main de métal, tenant un pinceau, dans une autre position.
Chang bi : Main de métal, tenant un pinceau, dans une autre position.



Fu sou : Mains de Bouddha, également métalliques.


Suite au prochain numéro.

Très bon tout ça, et après le chaton dit qu'il ne sait pas dessiner, dans ce cas là j'aimerais voir quand tu auras appris à dessiner! Ce sera aussi beau que du Van Gogh!

Merci mais là, c'est loin d'être le cas. D'ailleurs, dans la logique, si tu prends le da dau, par exemple, le bois aussi mince que dans le dessin devrait casser avec le poids du métal.

Le chat, n'oublie pas que c'est du bambou, ce truc supporte le poids d'un panda adulte en étant aussi mince que le manche de l'épée de Roi, alors je pense qu'il n'y pas de soucis à ce faire à ce niveau.

Vous connaissez le bâton articulé ? Etant chez mon père, loin de ma doc, je vous raconte l'histoire de mémoire. Vers le XVème ou le XVI ème siècle, un moine shaolin voulut ouvrir une nouvelle chambre pour entraîner les paysans à résister aux oppresseurs manchous. Ses supérieurs furent d'accord mais à une condition, il devait d'abord vaincre le meilleur d'entre eux dans un combat armé.

L'histoire raconte qu'il essaya une dizaine de fois utilisant, sabres, épées (darn juan), lances etc... et à chaque fois il était battu. Après une énième défaite, il traversa une forêt de bambou armé de sa lance .Là, furieux il frappa un bambou. Brisé par le choc le bambou se plia et le frappa. Encore plus furieux, le moine refrappa le bambou qui riposta (tordu deux fois) en contournant sa garde. Le moine eut à ce moment une illumination...

Il revint trois jours plus tard et combattit avec une arme inconnue: trois courts bâtons unis par deux anneaux de métal. La force de l'arme est est celle du bambou frappé : lorsque l'on arrête un segment, on est frappé par un autre qui enveloppe le bras tendu en parade.

Serait ce l'ancêtre du nunchaku que vous décrivez là maître?

Elle figure dans la suite, mais sans la petite histoire que tu racontes, Malhuin. Celle-là, je ne la connaissais pas, j'en ai une autre version. La Chine étant un territoire immense, certaines armes, notamment issues des outils agraires, ont vu le jour dans des régions différentes, avec des cheminements différents. Dans un petit village où les paysans subissaient une guerre entre deux seigneurs, l'un d'entre eux, qui se défendait avec un fléau à grain, avec beaucoup d'efficacité, a eu l'idée de l'améliorer en ajoutant une section, ce qui a donné le fléau à 3 sections : la longueur alliée à la flexibilité.

Pour répondre à Eldrak, oui, il s'agit de l'ancêtre du nunchaku. Mais le fléau à 3 sections est toujours utilisé.

Comme arme ou comme outil agraire?

Comme arme dans les arts martiaux chinois.

Mias en fait qu'elles différence y a t'il avec le nunchaku ? Parce qu'il me semble qu'ils sont tout les deux composés de trois barre relié par une chaîne ou un anneau.