La Confrérie des Traducteurs

La nuit est belle ce soir.
Comme tout les fois où elle rends visite à la ville.
Elle se pare de noir et d'orange, de bleuté.
J'aimerai la visiter.
Je le ferai, un jour.
Cet été, tiens.
Je sortirai, sans rien dire, de chez moi.
Et je me promènerai.
Il n'y aura personne dans les rues, seulement moi et la lune, et les étoiles, et les lampadaires.
Seulement moi et la douce immobilité d'une nuit paisible, le calme, la saveur douce d'une balade nocturne.
Et si quelqu'un vient troubler ma solitude, je lui sourirai, en pensant que je ne suis pas le seul à aimer ces heures tardives.
La nuit.
La mélancolie, la solitude.
Trois belles amies, toutes liées.
Juste, s'asseoir sur un banc, et fermer les yeux.
Ne plus penser à rien.

Je pense que l'on se rend compte si on est vraiment bien avec quelqu'un quand on peut partager ces moments de douce quiétude sans se gêner l'un l'autre.
Quand on a plus peur du silence, quand ce silence n'est qu'une autre forme de communication.
Une méditation calme sur soi-même, ou sur les autres.
Sur son passé, ou son présent.
Ou même sur rien.
Juste, apprécier cette nocturne jouissance, cette liberté de penser sans limite.
Cette beauté qui nous subjugue, nous transcende.
Sourire, en pleurant peut-être, les larmes chatouillant nos joues émues par une telle magnificence.

Tomber dans les bras d'une personne qu'on aime, s'endormir, allongé sur ses jambes, la regarder, les yeux scintillants de bonheur.
Passer sa main dans ses cheveux, poser sa tête sur son épaule, humer son cou, l'odeur de l'amour partagé.

Et revenir sur ce même banc, des années plus tard, et constater que rien n'a changé.
Hormis son absence.

Laisser les souvenirs nous envahir, laisser le passé remonter.
Voir, à nouveau, ces moments que la mémoire, pourtant éphémère, n'a pas sue troubler.
Car certaines émotions, certains instants ne s'oublient jamais.

Contempler le ciel comme l'adolescent que l'on est, ou que l'on est resté.
Et constater, le regard émerveillé, comblé que la vie est si belle en ces instant si courts.
Car la nuit ne dure jamais éternellement, et c'est ce qui fait sa magie.

Repartir comme l'on est venu, ou venus, et enfouir ce souvenir au plus profond de notre esprit.
Ne jamais oublier ces moments uniques.

Time of silence, of blurred colours, time of demons and of angels, of stalkers.
Time of truth, of real feelings, time of joy, of depression, time of laughs and cries, of tears.
Time of magic.
Night.

Space dementia

Dans ma démence s’attirent les rapaces avides
De quelques créances à s’entredévorer placides
Et s’envolent encore vers une myriade de folie
Qui de ce ciel morose et triste s’assombrit

Ô tu me rends aussi malade que l’est mon amour pour toi
Et je ne puis jurer, promesse, de te garder aussi loin
Alors peut-être qu’il ne s’agit ici que d’une mélancolique fin
Alors je hurle face à ce monde sourd cette romance pleine d’émoi
Plait-il qu’un jour le soleil frappa d’une langueur infernale
De cette douce caresse la saveur candide et hivernale

Je ne puis altérer l’état de semi-conscience
Qui me plonge dans une forêt d’insouciances
Vois-tu au travers de ma tête la tendre complicité
Qui se prête avec tant de douceur à s’éparpiller

Pensées inextricables de mon âme brûlante de vérités
Se jouant de mes sentiments bafoués en cette entité
Lorsque chante l’ivresse d’un instant fut-il apaisant pour mon âme
Qu’est l’atrocité de ces anciens temps qui me fut bien plus qu’effroyable
Dans cette réponse qui ne m’offre que des solutions pitoyables
Je ne vois aucune issue, la mort m’est un péché banal

Fusionne alors cette démarche bien peu assurée
Avec une témérité qui se trouve ainsi désavoué
Et sentir en ce lieu une brise soufflant à découvert
De cette nonchalance une arrogance des plus salutaires

Jetant un oeil blafard aux trous rectangulaires
il découvre aujourd'hui ses nouvelles leçons
apprenti hébété, écolier vitrifié.

Lucarne éblouissante qui a vu procréer
des larves volubiles, éthérées, éphémères
détournées par les uns, massacrées par les autres

Electrons turbulents au charisme indécent
sans conscience, ni remords, son âme, nubile, s'endort.