La Confrérie des Traducteurs

Sûr !

(suite)

L'errance de Musashi continue au travers du Japon. Les plus fameux maîtres du sabre cherchent à le rencontrer et le défient. Il affronte ainsi à deux reprises Hoin Hei, moine spécialisé dans le combat à la lance qu'il bat, puis Shishido Baiken un spécialiste du Kusarigama, une faucille reliée à une chaîne. Le duel est d'ailleurs très court. Musashi bondit en avant et le transperce de son wakizashi avant qu'il n'ait le temps de faire tourbillonner son arme.
Les adversaires d'ailleurs tombent aussi sur lui alors qu'il ne s'y attends pas !
Alors qu'il se taille un arc, Muso Gonnosuke l'attaque armée d'un bâton. Musashi riposte avec la branche d'arc qu'il taille et en vient facilement à bout. Stimulé par son humiliation, Gonnosuke fondera sa propre école de combat après avoir longuement perfectionné sa technique.

Musashi a seulement 29 ans, pourtant il va bientôt livrer son dernier et son plus terrible combat.

Sasaki Kojiro, 19 ans, a une réputation flatteuse ou terrifiante selon le point de vue où on se place. Sa technique, le "tonneau de l'hirondelle", il l'a inventé en tranchant en plein vol des oiseaux. C'est un expert au maniement du No-dashi un katana à deux mains.

Pour le battre, Musashi sais qu'aucune des techniques ou des armes qu'il a utilisé jusque là ne sera suffisante. Le combat doit avoir lieu sur une île, un seul d'entre eux aura le droit d'en ressortir et personne n'y mettra les pieds tant qu'un vainqueur ne se sera pas fait connaître. Arrivé à terre, Musashi garde une rame de l'embarcation et commence à la tailler en attendant son adversaire. Il en tire une arme solide et légèrement plus longue que le sabre de son adversaire.

Le lendemain, jour du duel, Musashi arrive au point de rendez-vous largement en retard - comme à son habitude- son adversaire énervé dégaine immédiatement et jette au loin son fourreau.
Musashi s'arrête et jette à son adversaire :
- Tu as perdu Kojiro...
-Quoi ?
- Un homme qui jette le fourreau de son sabre sait qu'il n'aura plus jamais besoin de le rengainer. Il jette de même son avenir et sa vie.

Kojiro et Musashi se jettent l'un sur l'autre, le combat est immédiatement très rapide et mortel. Au premier coup, Kojiro tranche le tenugi (serre-tête) de Musashi sans le blesser. La riposte frappe Kojiro au front. il chancelle mais frappe par réflexe... de justesse musashi esquive en sautant en arrière son hakama est fendu de la taille au pied. Il frappe une seconde fois en plaine poitrine le jeune homme qui s'effondre et meurt en crachant du sang... le combat n'a probablement pas été plus long que le temps qu'il vous a fallu pour lire ce passage il n'en a pas moins été acharné et aurait très bien pû se terminer par la victoire de Kojiro.

Vive Kojiro et maître malhuin bien sur!

La dernière partie de la vie de Musashi est très intéressante, mais aussi la plus longue. Il meurt à plus de soixante ans sans jamais avoir à se battre. Oh, il sera à nouveau défié, mais il démontrera à ses adversaires qu'ils feraient mieux de le laisser en paix...
Par exemple, dans une auberge, trois matamores vinrent le défier alors qu'il mangeait tranquillement un bol de riz. Quatre mouches tourbillonnaient autour de lui, il les saisit une à une avec ses baguettes et les aligna devant lui.... Il avait agi si vite que le premier insecte n'avait pas eu le temps de repartir qu'il ajoutait le quatrième. Pire, aucune mouche n'avait été tuée... Les trois matamores firent de plates excuses et dégagèrent sans demander leur reste. On les comprend .

Musashi termine sa vie en écrivant le traité des cinq roues ( ou livre des cinq anneaux) qui est le livre de référence pour l'art de la guerre, la pratique du sabre et la maîtrise de soit. Du moins pour un samouraï.

Voici les enseignements principaux( les 5 roues) :

- Rapide comme le vent
- Silencieux comme la forêt
-Mordant comme le feu
-Immuable comme la montagne
- Pur comme le vide

Voici aussi quelques conseils :

-Exercez-vous , aucun savoir ne peut-être appris seulement par des leçons.
- Ne développez pas une technique pour sa beauté, le but est de tuer, rien d'autre.
- Simplifiez au maximum les mouvements, tout ce qui vous fait perdre du temps ou de l'énergie peut vous tuer.
-Comme elle est éphémère la vie pour nous autres habitués à rêver dans le monde, une barque sur la vague...
- Il faut choisir un emplacement où on aura le soleil dans le dos
- Les yeux ne doivent pas errer de ci de là. Évitez les battements de paupières.
- Une fois que l'on tient un sabre, le but à atteindre est de pourfendre l'adversaire, tout est moyen de pourfendre l'adversaire. Réfléchissez-y bien, tout est moyen d'obtenir la victoire.
- Il est plus facile de dégainer le sabre que de le rengainer. Pour tuer n'importe quelle arme est suffisante, pas besoin d'un sabre. Mais seul un maître du sabre sait qu'il faut mieux laisser la lame au fourreau.
- Frappez le premier, le premier coup porté détermine souvent l'issue d'un duel, il peut même être le dernier.
- Ne vous contentez pas de maîtriser une seule technique, même à la perfection.
- Dans un combat n'utilisez pas deux fois de suite la même attaque.
- Adaptez votre technique à votre adversaire ! Ne le laissez pas engager le combat de manière à ce qu'il ait l'avantage, exploiter ses faiblesses, masquez les vôtres !
- Faites le vide dans votre esprit. Soyez aussi tranchant que la lame de votre sabre. Il n'y a pas de place pour les sentiments et les émotions dans un combat.
- Affaiblissez l'ennemi avant même que le combat ne commence. Si votre ennemi doute ou a peur il est déjà à moitié vaincu.
- Soyez en paix avec vous-mêmes, ne vous attachez à rien, faites le bien autour de vous. Préparez chaque combat comme s'il devait être dernier.
-Celui qui maîtrise la voie du sabre, maîtrise la voie de toutes les voies. Un maître du sabre connaît la paix intérieure.

Conseils très avisés, par contre, sa personnalité...

Bah quoi je l'aime bien sa personnalité moi, un peu brutal certe mais plaisante pour moi

Je ne suis pas d'accord avec toi Yu-Qi, d'abord parce que tu ne comprends pas l'époque et sa situation. Il n'avait pas le choix, c'était vraiment tuer ou être tué. Tu sais le traité des cinq roues insiste beaucoup sur le fait qu'un vrai maître du sabre gagne sans dégainer et que la plus grande victoire que l'on puisse obtenir est d'avoir fait renoncer son adversaire à ses intentions meurtrières. Dans une société où l'honneur est si importante, la vengeance est un devoir.

Ensuite parce qu'arrivé à l'âge de 29 ans, Musashi décide qu'il ne tuera plus jamais personne. Il est mort à 62 ans sans avoir violé sa promesse. Il se consacra à l'écriture et à la peinture (il devient un maître du Sumié,parmi les plus respecté de l'histoire du Japon). Il créa aussi un jardin de méditation (détruit pendant la seconde guerre mondiale) et surtout forma de nombreux jeunes gens à la pratique du sabre. Il l'a dit lui-même " A 29 ans j'avais défait 60 maître du sabre en combat singulier. J'ai décidé de m'asseoir et de réfléchir sur ma vie". Sa conclusion a sans doute été qu'il y avait des choses plus importante que de tuer d'autres hommes...



Voici un auto-portrait de Musashi.

Non, ce n'est pas ça. Je vois très bien la situation de l'époque et la nécessité de survivre. Je trouve juste la manière pas très subtile.

C'est son style, il est direct parce que les subtilités font perdre du temps et de l'énergie. C'est le premier coup qui permet de remporter le combat... si on perd du temps on peut en mourir.

Tout à fait. Mais en même temps, ça va à l'encontre du sens de l'honneur asiatique. Et il est tout à fait possible de porter le premier coup en étant subtil. D'ailleurs, la promesse faite à 29 ans indique bien qu'il fallait "rectifier le tir".

Qu'est-ce qu'une arme combinée ?
Et bien c'est la réunion sur un même corps de deux armes distinctes qui peuvent être utilisées en alternance ou simultanément.

En général il s'agit d'une arme à feu greffée sur une arme blanche. l'intérêt de cet article n'est pas pratique... il serait difficile de créer des armes pareilles dans Skyrim (modèles à construire, nouvelles animations, nouvelles munitions, scripts etc...). Quand à les intégrer dans Tamriel... à moins de recourir au fameux "C'est Dwemer " de tous les moddeurs en manque d'imagination... L'intérêt est de vous montrer les assemblages d'armes les plus bizarres de la création.

La plupart des armes combinées ont pour support principal une arme blanche à laquelle on joint une arme à feu destinée à lui donner une utilité supplémentaire. A l'époque des premières armes à feu ( longues à recharger) il n'avaient le droit qu'à un coup de feu, donc l'idée des armes combinée tombait sous le sens. A quoi vous sert un pistolet qui ne tire qu'une fois ? Par contre- un pistolet-hache offrait la possibilité une fois le pistolet déchargé de vous servir de l'arme comme de n'importe quel instrument à fendre le crâne !

Un des meilleurs exemples de hache-pisolet se trouve en Suisse au musée national de Zurich ( tu devrais y aller Yu Qi) c'est un "trait à poudre" de 1450 munis à son extrémité d'un fer de hache. C'est une arme pratique et bien pensée, comme l'arme à feu et à mèche, il n'y a pas de platine qui risquerait d'être cassée, on peut donc frapper sans retenue !

Toutefois, la plupart des armes combinées ont été de simples gadget d'aspect plus spectaculaire qu'utile.

Les Rossignols
Suit la narration des armes les plus improbables et les plus ridicules qui soient :
- l'épée-arbalète. Portant le doux nom de "Vistemboire", c'est une épée qui porte une arbalète de taille moyenne... l'arbalète étant repliable pour que l'on puisse se servir de la lame l'ensemble est trop fragile pour être utilisé au combat. C'est d'ailleurs pour ça que l'arme s'est retrouvée au musée.
- Holy Water Springle : c'est Aspersoir à Eau Bénite est un bâton à pointe qui contient en fait quatre tubes à feu(dont l'extrémité est cachée par un couvercle rabattable). Il est à noter que c'est une arme du XVIIème siècle d'origine allemande, pourtant elle utilise des platines à mèches (moins fragiles que des platines à silex). Il B'n reste pas moins qu'en dépit d'un aspect impressionnant elle est pratiquement inutilisable au combat.
- La "clef-pistolet" :

Voilà un exemple d'arme qui peut vraiment faire sourire. L'idée : munir un geôlier d'une arme qu'il aurait toujours en main et lui permettrait de venir à bout d'un prisonnier récalcitrant. Sauf que : l'arme est à mèche (se promener avec une mèche en permanence allumé... impossible) le calibre est ridicule 8 mm, avec les poudres de l'époque, l'arme serait bien en peine de tuer voir même blesser sérieusement quelqu'un.
- La Charrue-canon : le 17 juin 1862 messieurs French et Flancher déposent le brevet d'une charrue-canon qui était (selon eux): un moyen de défense destinés à repousser les surprises et attaques de brigands pour ceux se livrant aux paisibles travaux des champs. Il suffit simplement de dételer l'appareil pour faire feu, le soc assurant fermement la pièce sur le sol"
- La cuirasse-pistolets :En 1917, le collectionneur d'armes Charles Noe Daly acheta à Bordeaux une improbable cuirasse-pistolets (photo ci-jointe)

Il s'agit d'une cuirasse portant 19 pistolets pendant vers le bas au repos. Ils se levaient feu par deux rangs par salves de 5 ou six. Un modèle antérieur, construit en 1825, faisiat tirer tous ses pisotlets simultanément... l'inventeur s'est retrouvé jeté au sol par la décharge, évanoui et contusionné !
- l'étrier-pistolet: un pistolet est dissimulé dans les étriers d'une selle de cheval.On faisait feu en tirant une lanière après avoir tourné la pointe de la chaussure vers l'ennemi !
- Le meilleur pour la fin... Le chapeau haut-de-forme/pistolet... Imaginez... Un chapeau haut-de-forme, un pistolet caché à l'intérieur... d'accord... mais pour viser , Simple ! Il y a un périscope dans le chapeau connecté à un monocle relier à l'oeil droit... Et pour tirer ? l'arme est dotée d'une jugulaire ( un haut-de-forme à... jugulaire ) lorsque vous ouvrez la bouche l'arme tire... Vous deviez avoir l'air fun de vous promener dans cet attirail.
Cela dit, ce serait un gadget amusant pour Arcanum, c'est très steam-punk !


Les armes efficaces :

- Les pistolets-couteaux de Charles Quint : Craignant pour sa vie, le grand rival de François premier se fit construire une paire de couteaux pistolets qu'il emmenait lorsqu'il partait chasser. c'était deux superbes couteaux parfaitement équilibrés qui dissimulaient des pistolets à un coup. les couteaux étaient capables de tuer un adversaire sans armure... mais les pistolets tiraient des fléchettes d'acier capable de traverser une armure de plates à bout portant...
- La rondache/trait à poudre de Charles VIII : l'arme équipait les gardes qui patrouillaient autour du palais du roi d'Angleterre et dans ses geôles. Il s'agit de boucliers circulaires dotés d'une pointe (des rondaches) sauf que celle-ci dissimule une arme à feu ! Ingéniosité sans pareil c'est une arme à chargement par la culasse (une rareté à l'époque ou toutes les armes se chargeaient par la bouche). Le garde transportait 8 culasses chargées prête à l'emploi. Une vente grillagée permettait au garde de viser sans baisser son boulier. Il y avait même un crochet sur le côté pour porter une lanterne pour les rondes de nuit (Note : tient voilà une idée de modding intelligente : rajouter une lanterne aux boucliers)
- les sabre-pistolets : même si de nombreuses armes de ce genre étaient parfaitement absurdes, il y a eu des réussites frappantes.
Comme ce sabre-revolver du XIXème siècle :

Imaginez, même si le revolver est de petit calibre, c'est un revolver à broche parfaitement opérationnel, capable de tirer six coups avant d'être rechargé. L'arme est en acier et solide. Elle ne craint pas les coups si l'on en vient au duel au sabre !

Voilà, ce n'est qu'un petit tour d'horizon il a existé bien d'autres armes étranges de par le monde...