L'arc : l'enfant chéri de Bethesda
Au premier abord, l'arc est bien l'arme qui paraît avoir le moins besoin d'être évoquée. Bethesda l'a inclus dans les trois derniers opus de TES. Toutefois, son traitement m'a laissé un tantinet ébahis dans Oblivion (arc de fer, d'acier et d'argent

).
Je n'ai pas encore acheté Skyrim (mais cela ne saurait à présent beaucoup tarder). Cependant, je doute -après un tel précédent- que Bethesda nous ai concocté quelque chose de vraiment historique.
L'arc, définition : L'arc appartient à la famille des armes à torsion. En fait, c'est la plus simple et la plus ancienne d'entre elles. Les premiers arcs étaient une verge de bois ployable dont les extrémités étaient reliés par une corde. Au milieu, juste posé sur les doigts serrant le bois, on glissait une flèche. Lorsque l'autre main relâchait la corde sur laquelle la flèche était encochée, celle-ci partait dans la direction indiquée par sa pointe. L'arc simple est assez facile à fabriquer, pas très cher et dangereux... entre des mains compétentes. Car son usage nécessite une grande pratique. Il faut s'exercer souvent et pendant des années pour apprendre à viser juste.
Hors-sujet
Les armes à torsion sont nées d'une simple observation. Certains matériaux reprennent leur forme d'origine après avoir été contraint à en adopter une autre. L'intérêt de ce phénomène est qu'il permet de restituer l'énergie emmagasiné lors de la torsion(comme un ressort). Un système très simple (une corde reliant les deux extrémités du matériau contraint) permet de transmettre cette énergie à un projectile qui la transforme en énergie cinétique. Les arcs, les arbalètes, les balistes et les catapultes appartiennent à la famille des armes à torsion.
Les plus anciens arcs sont attestés dès le néolithique, en fait on a trouvé une flèche complète datant de 12 800 ans et des pointes de pierre vieilles de 22 000 ans . A l'origine la flèche était constituée par une pointes de silex (ou d’obsidienne, plus tard de cuivre, puis de bronze, de fer, puis enfin d'acier). On la fixait dans le fût de la flèche préalablement légèrement fendu et on la bloquait au moyen d'une glu (à base de sable et de sève d'arbre ou d'argile). Des lanières végétales maintenaient la pointe dans son logement. Dès cette époque, les flèches étaient empennées à l'aide de plumes d'oiseaux pour stabiliser sa trajectoire.
Hors-sujet
Le vrai paradoxe de l'arc :
La supériorité de l'arbalète sur l'arc, en matière de précision, vient de la manière dont la flèche posé sur le poing du tireur saille sur le côté de l'arc. Le tireur place son oeil dans la continuité de la flèche pour viser. Or, la flèche est légèrement décalée sur le côté par rapport à à l'axe de tir réel de l'arc. De ce fait, la force cinétique exercée par la corde tend à ramener la flèche en vol sur l'axe réel de tir. de ce fait, elle perd une partie de sa force en vibrant sur sa trajectoire avant de se stabiliser sur son axe réel.
La longueur des flèches est aussi un problème, plus une flèche est longue plus sa portée et sa puissance est grande, mais paradoxalement plus son aérodynamisme est limité... euh, ce que je dis n'est pas contradictoire. si cela l'est. Il faut comprendre que plus une flèche est grande et plus elle est souple. Plus elle est souple, plus elle perd d'énergie en vibrant. Une flèche grande et rigide serait idéale mais c'est impossible , à moins de la faire en fer et alors elle serait trop lourde et trop chère. C'est pour réduire les vibrations que les flèches sont empennées. L’empennage stabilise la trajectoire de la flèche mais a un effet pervers. Des essais en soufflerie ont démontré qu'une grande flèche à une portée maximale de 217 mètres à cause d'un rapport de traînée/masse de 1,6 (au dessus de 1, un objet n'est pas aérodynamique vu que la traînée - résistance aérodynamique - est supérieure à la masse). Un carreau médiéval à empennage (tel que ceux tiré par une arbalète légère du début du moyen âge) à un rapport de traînée/masse de 0,73 et une portée de 322 mètres. Un carreau sans empennage de même taille a un rapport de 0,68 et une portée de 435 mètres. Un carreau court à un rapport de 0,28

et une portée de 530 mètres.
Fabrication :
La plupart des arcs sont en bois. L'if et le frêne sont les deux bois les plus courants. le grand arc est fait normalement d'une seule pièce de bois. A l'aide d'une petite hache ou d'un couteau, il faut commencer par ôter l'écorce de l'arbre pour mettre à nu l'aubier. On fait ensuite sécher le bois durant une période s'étalant entre quelques semaines ou quelques mois. Plus l'arc sèche, meilleur il sera.
C'est à ce stade que doit être fait le premier choix. Quelle puissance veut-on pour l'arc ? le coeur de l'arbre correspond à la partie la plus dure et donc à celle qui permet la création des arcs les plus forts.
La première chose qu'il faut faire c'est de tailler l'emplacement de la poignée, au milieu de la tige. Ensuite, en progressant on amincit le bois jusqu'à arriver à la partie non-rigide de l'arc.
Il faut ensuite tailler les branches et les frotter avec du sable. Il faut veiller à donner toute la souplesse possible aux branches. Pour cela il faut plier et plier encore l'arc pour que les fibres du bois prennent le pli. Cette étape permet également de jauger la puissance de l'arc. L'arc est ensuite bandé pour la première fois. Si à ce stade le bois ne présente pas une courbure parfaitement régulière c'est que l'arme est ratée.
Une fois ceci fait, on bande et encoche l'arc pour vérifier sa puissance.
Toutefois à partir de cet arc simple, qui est resté en usage pendant la plus grande partie de l'histoire humaine, on fabriqua différents modèles parfois vraiment étonnant.
L'arc à contre-courbe : D'une longueur d'1,50m cet arc plat est non flexible en son centre, mais uniquement en ses deux branches. Les deux bouts étaient des crochets de cornes collées au bois et liées par des fils de boyaux.
L'arc turquois : l'arc asiatique à double courbure ou arc recuve est de nos jours encore le plus utilisé, y compris aux jeux olympiques. L'arc est en fait fait de trois parties : Les deux branches flexibles qui forment chacun un arc, le centre non flexible, généralement droit. Certains arcs sont monoblocs (fabriqués en un seul morceau de bois) d'autres sont faits de pièces distinctes (voir arc composite). L'avantage de l'arc à double courbure est qu'il développe une puissance égale à un grand arc tout en gardant une taille modeste. Il est idéal pour les cavaliers montés. Fabriqué à l'origine par les Mongols, les Turcs et les Arabes il est à l'origine de leurs victoires.
L'arc composite :
L'arc composite peut aussi bien être un arc droit qu'un arc recuve, du moins en théorie. Dans les faits, ayant été inventé par les Turcs ou les Mongols, l'arc composite a le plus souvent une double courbure. l'osque l'on bande un arc, la face externe (appelée dos) est soumise à une tension, tandis que la face interne (le ventre) est soumise à une compression. L'idée de l'arc composite est d'utiliser des matériaux différents sur les deux faces. La fasse externe utilise des tendons animaux qui résistent bien à la tension. Tandis que le ventre est fabriqué de matériaux qui résistent bien à la compression comme la corne. Les branches sont formées d'une mince pièce de bois renforcée sur la partie intérieure par de la corne (ou par une autre essence de bois plus dure). Sur l'autre face, c'est du cuir ou des tendons qui est utilisée de manière à atténuer la tension. Les arcs composites sont si puissants qu'ils subissent une énorme tension même débandés !
Les colles utilisées au moyen-âge étaient d'origine animale.
L'arc composite turco-mongole a une poignée faite en bois, les branches sont faites de tendons, de bois et de corne. La corne de buffle d'eau est connue pour sa résistance à la compression tandis que les tendons fournissent l'élasticité nécessaire et permettent aussi de lier entre eux les divers morceaux de l'arc. L'arc composite présente de notables capacités : il est à taille égal, plus puissant que l'arc simple. Cependant, il est plus cher et bien plus difficile à fabriquer. En plus, c'est une arme fragile qui s'use assez vite.
L'arc français : l'arc "français" apparaît au XIIIème siècle. Il ne mesure guère plus d'1,30 m pour l'arc court (principalement utilisé par les cavaliers) et 1,70 m pour l'arc long. Il s'agit d'un arc très roide qui ne se tend qu'aux extrémités. Il est très puissant mais ne peut tirer que des flèches courtes (0,70m) car il est difficile d'en tendre la corde. A noter que les français utilisèrent aussi un arc qui n'est pas fait d'une verge de bois (de section ronde) mais d'une latte (mince planchette de bois).
L'arc anglais ou Longbow : Brisons d'abord un mythe, l'arc anglais est d'origine galloise. Il fut copié par les Anglais au XIIIème et XIVème siècle après avoir fait l'amère expérience de sa puissance. Ils surent cependant le perfectionner en utilisant pour sa construction le bois de l'if des Carpathes particulièrement flexible et puissant.
L'arc anglais, plus maniable et flexible, est aussi plus grand 1,90 voir 2 m que l'arc français, d'où son nom Longbow = arc long. Malgré les apparences il faut une force moindre pour le tendre que son équivalent français, à cause du bois dont il est fait mais aussi parce que l'arc anglais est plus mince. Sa portée est supérieure, 200 ou 250 mètres. Ses flèches en bois de pin ou de frêne sont plus longues (1 mètre). De plus sa cadence de tir est supérieure. Un archer entraîné peut tirer 12 flèches à la minute !
La hauteur des branches d'un longbow est égale au double de son allonge plus un cinquième. Son épaisseur ne doit pas être inférieure à trois pouce. La puissance estimée pour tirer la corde jusqu'au bout d'allonge (c'est à dire la distance entre le bord interne de l'arc et l'oeil du tireur) est estimée à 150 livres. C'est à dire le poids d'un homme adulte soulevé d'une seule main... non à deux doigts ! On estime qu'à cent pas, une flèche de longbow peut traverser un homme en armure de plate et son cheval sous lui. Même si on estime qu'il s'agit de la propagande anglaise de la Guerre de Cent ans, cela donne une bonne idée de l'effet psychologique d'une telle arme.
Flèche courte ou flèche longue ?
Plus l'arc est long et souple et plus il peut tirer une flèche longue. Plus un arc et court et rigide plus il tire une flèche courte. Voilà l'axiome.
Les arcs composites ne peuvent tirer que des flèches courtes à cause de leur rigidité, ce qui limite leur portée.
Il faut savoir que plus une flèche est longue plus le tir est précis et plus la portée est longue.
Les différents types de flèches
Différents types de flèches ? Vous ne croyez tout de même pas que l'ingéniosité humaine (toujours exacerbée quand il s'agit de massacrer ses semblables) n'ait pas autant améliorer les flèches que l'arc ?
La flèche classique : point n'est besoin de description c'est la "pointe de flèche" que nous avons tous à l'esprit. Utilisée depuis plus de 20 000 ans, elle sert à la guerre et à la chasse.
Flèche à pointe simple : Le bout de la flèche est recouvert d'un cône de métal. Sert pour le tir d'entraînement ou pour la chasse au petit gibier.
Flèche à pointe en forme de feuille de laurier : traverse les armures.
Flèche à pointe en forme de boule : utilisée pour assommer les ennemis.
Flèche à sifflet : Il s'agit de tête ordinaire, bien que plus massive, toutefois un petit sifflet actionné par le vent relatif lui permet de fendre l'air accompagné d'un sifflement destiné à semer l’effroi.
Flèche en forme de croissant de lune : La flèche peut trancher un membre !
Flèche barbelées : Se fiche dans la plaie et ne peut être retirée qu'au prix de grandes souffrances et en élargissant la blessure. Peut provoquer des blessures inguérissables, ou qui s'enveniment, peut aussi provoquer une hémorragie qui vide un homme en quelques minutes.
Des archers connus : Robin des Bois, Thorgal Aegirsson sont des archers mythiques (dans les deux sans du terme). Les archers historiques célèbres sont légions mais leurs exploits ne sont pas comparables.