Les gens ont vraiment une vision hoolywoodienne du chevalier...
Tu sais comment apparaissent les chevaliers ?
A l'origine le terme "equites" désigne les légionnaires romains assez riches pour s'acheter un cheval et combattre dans la cavalerie. Le prototype du chevalier - du point de vue de l'équipement- est le cavalier Alain qui déjçà combat avec une cotte de maille, un bouclier et une lance. C'est un des premiers combattants à utiliser des étriers qui lui permettent de transmettre la puissance d'une charge de cavalerie à l’extrémité de la lance. Avant, la charge de cavalerie était un exercice de haute voltige réservé à une élite, comme les "Compagnons d'Alexandre" (sa garde personnelle). Sans étrier, au moment de la charge, la plupart des cavaliers sont éjectés de leurs selles à moins de lâcher la lance juste au bon moment... pas trop tôt parce qu'elle tomberait au sol sans toucher l'ennemi... pas trop tard parce que l'on subit soi-même l'effet de la charge.
A l'époque de l'empire carolingien, avec ces milices levées dans la population, il existe encore des "equites", paysans riches ou fils de marchand ou jeune nobles qui copiant l'équipement des cavaliers alains participent aux campagnes militaires de Charlemagne. Il ne s'agit pas encore de chevaliers au sens que nous donnons à ce terme.
La chevalerie apparaît réellement avec l'avènement des joutes et des tournois. Ces "fêtes de sang" sont rapidement interdites aux non-nobles. Finalement, cela conduit à réserver la chevalerie aux nobles.
Autant par l'influence des papes et des rois (qui détestent les Tournois) que par désir d'auto-glorification, les tournois cessent rapidement d'être des batailles simulées pour en devenir des pastiches. C'est l'époque qui crée les romans de chevalerie avec leurs idéaux grandiloquents écris par des poètes de cour à destination de l'élite qui les finançait. Les chevaliers souvent incultes, braillards, malodorants, sans le sous, s'enveloppent dans les mythes arthuriens. Ils s'autoproclament parangons de vertus, singent les exploits de Galaad ou de Lancelot du lac (personnages de fictions littéraires).
Le paradoxe, c'est que l'équipement des chevaliers n'est pas à la portée de toutes les bourses : cheval de guerre (type chargeur), cheval de monte, cheval pour l'écuyer, les vêtements, l'armure, les armes pour le chevalier et son écuyer... armure de joute, armure de tournoi. Il faut financer tout ça et l'argent ne tombe pas du ciel. La vérité est que la plupart des "chevaliers errants" qui sont les prototypes des héros des romans de chevalerie, héros qui sont eux-mêmes des auto-glorifications de ces chevaliers réels sont... des mercenaires, qui vont d'un seigneur à un autre pour recevoir de l'argent. Ils n'ont rien contre le pillage, le viol... l'amusement de tous les guerriers de toutes les époques.
Pour les assagir un peu, il faudra que les religieux, puis le pape intervienne définissant les critères de "la paix de dieu" : interdiction de combattre le dimanche, interdiction de piller les églises puis interdiction de combattre à moins de 50 m d'une église, interdiction de s'en prendre au "troupeau du seigneur" (de nos jours on parlerait des civils). Le roi reprendra ce rôle plus tard dans le moyen-âge abolissant le droit seigneurial de "guerre privée" qui n'était en fait que des pillages entre petit féaux.
Je le redis encore, Hollywood n'est pas une bonne source pour apprendre la vie des chevaliers médiévaux.