Re: Présentez vos personnages ici !
Posté : 10 oct. 2018, 02:06
Je vous préviens, j'adore écrire. Pavé incoming, mon capitaine.
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Prénom : Aerkel
Nom : Lostcrusade
Race : Impérial / Vampire (Clan inconnu)
Classe : Paladin (Ne vénère cependant aucun divin, ni aucun Daedra, n'utilise des sorts de soin que sur d'autres personnages, jamais lui-même)
Aerkel est un impérial né en 4E178, à la Cité Impériale. Il est âgé de 23 ans lors des événements de Skyrim.
Fils d'un légionnaire impérial et d'une Vigile de Stendarr, tous deux impériaux, Aerkel apprit rapidement les bases du combat. Ce n'était pas toujours un élève modèle : toujours très curieux, il s'exilait parfois en solitaire pour lire des livres, ignorant passablement le programme que ses parents avaient pu prévoir pour lui. Malgré sa désinvolture apparente, Aerkel respectait l'autorité, à condition que l'autorité le respecte.
Son père faisait partie de ces hommes qui vouaient une haine sans limites envers les elfes. La volonté de suprématie du Thalmor le mettait hors de lui. C'était un homme qui suivait ce que lui disait son coeur : il était toujours honnête, il disait toujours ce qu'il pensait, et vice-versa. Aerkel apprit beaucoup de l'histoire de l'Empire impérial à ses côtés. Mais, car la connaissance ne suffisait pas, c'était également son père qui se chargeait de lui apprendre les bases de l'escrime. Bien qu'étant un garçon légèrement chétif, Aerkel sut rapidement se débrouiller avec une épée.
Sa mère était Vigile de Stendarr. Comme tous les Vigiles, elle chassait les engeances daedriques, vampires, lycanthropes, toutes les créatures en général dangereuses pour les populations. Une femme sage, mais dure. Une vraie main de fer dans un gant de velours. Malgré tout, elle a toujours été bienveillante envers les autres. Ce qu'elle a appris à Aerkel ? L'empathie, et un peu de magie de guérison. Ça ne fait jamais de mal.
Tandis qu'Aerkel grandissant et devenait adolescent, les traits de sa future personnalité d'adulte étaient déjà assez apparents.
Aerkel atteignit les vingts ans, et sous la pression de son père, s'engagea dans la légion à cet âge-là. Bien qu'il n'approuvait tous les objectifs de l'Empire, Aerkel le respectait, le voyant comme le moindre mal qui pouvait faire respecter l'ordre en Tamriel. Une carrière qui tourna court...
Car deux ans plus tard, tandis qu'il était de repos dans la maison de ses parents, Aerkel vit sa mère rentrer de façon abrupte, puis refermer la porte tout aussi brusquement. Elle revenait d'une mission confiée par son ordre. Sa respiration était hachée, irrégulière. Comme possédée, elle se jeta sur Aerkel, le renversant au sol. C'est là qu'il vit une lueur malsaine dans le regard de sa génitrice. Et ce n'est pas tout : lorsqu'elle ouvrit la bouche, deux belles canines firent leur apparition. Le jeune homme eut à peine le temps de comprendre ce qui se passait que les crocs de la mère s'enfoncèrent dans le côté de sa gorge.
Pendant trois longues secondes, Aerkel sentait un vide de plus en plus grand. Sous l'adrénaline, il attrapa un couteau tombé par terre dans la mêlée et le planta violemment dans le thorax de sa mère, avant de la repousser d'un coup de pied. Elle grognait, haletait. Puis, s'écroula au sol, gisant dans une flaque de sang. Aerkel s'approcha en tremblant : sa soif de sang calmée, sa mère sembla avoir un soubresaut de conscience juste avant de mourir, et quelques larmes perlaient sur ses joues. Et elle mourut aussitôt.
Alertée par les cris et les coups, une patrouille de gardes impériaux entra à l'intérieur, constatant une mère morte, un couteau planté dans le coeur, et un fils avec du sang sur les mains. Aerkel fut jeté en prison en attendant son jugement. Ses émotions se bousculaient tellement à l'intérieur que lui que la seule expression pouvant se lire sur son visage était de l'incompréhension. Il se posa au fond de sa cellule, adossé à un vieux mur de pierre effrité. Et le sommeil eut raison de lui.
Quand il se réveilla, il fut prit de légers tremblements. A peine perceptibles. Comme si son sang s'excitait un peu. Mais il ne sentait rien d'autre. A part la solitude. Son père avait dû être mis au courant, une fois rentré de sa patrouille.
Mais il n'avait d'autre choix que celui d'attendre.
Un jour...
Deux jours...
Trois...
Aerkel fut subitement tiré de son sommeil suite à un cauchemar. Il avait visiblement crié, et était paniqué. Tellement paniqué qu'il avait l'impression que sa peau était plus pâle que d'habitude. Déjà qu'il avait la peau claire de base...
Il se reprit, et se força à respirer lentement. Allait-on encore le laisser longtemps ici ? Probablement. Il a tué sa mère, après tout. Mais ils ont bien dû se rendre compte que c'était une vampire, non ? Mis à part les gardes lui apportant de quoi se sustenter, il n'avait vu personne depuis plusieurs jours.
Mais là, il n'avait pas faim. Non, il y avait même plutôt un début de soif... Quelqu'un allait bientôt lui apporter à boire, de toute façon.
Il se recoucha au fond de sa cellule. Il n'avait que ça à faire, de toute façon. Curieusement, une fois la nuit tombée, Aerkel remarqua que sa vision dans l'obscurité s'améliorait. Il suffisait d'une petite lueur pour distinguer le reste de son environnement.
- Quand on passe assez de temps dans l'obscurité, on finit par s'habituer, j'imagine...
Au petit matin, un tout autre diagnostic s'imposait. Après avoir bu toute la portion d'eau qui lui était dédiée pour la journée, Aerkel avait encore soif. Une soif inquiétante. Surnaturelle. Il tomba genoux à terre.
- Merde... C'est pas... pas possible.
Le soir, la soif avait grandi. Elle était encore facile à endurer, mais toujours aussi inquiétante.
En revanche, après encore une journée, elle lui tenaillait l'estomac, la tête, les jambes, les bras, tout le corps. C'était insupportable. Au bout d'un moment, Aerkel devint complètement fou, au point de se jeter sur ses barreaux en bavant et de tenter de les agiter, vainement. Il hurlait. Après quelques minutes, fatigué, il baissa la tête, reprenant à moitié ses esprits. Seulement, un garde vint le voir.
-Hé, c'est pas fini, les hurlements ?
- Aerkel releva lentement la tête.
- Non, ne... n'approchez pas...je veux pas... je veux pas... JE VEUX PAS...Recu...
Le garde ignora l'injonction d'Aerkel, et écarquilla les yeux en contemplant le visage du jeune prisonnier. Il hurla à ses collègues : "On a un problème, ici !"
Les autres gardes débarquèrent aussitôt.
Il faut qu'on se débarrasse de cette horreur ! Qui sait ce qu'il pourrait faire ? Il pourrait se transformer en brume, s'évader, tous nous tuer, ou je ne sais quoi...
Ecroulé au sol, à la fois excité et effondré par la soif de sang, Aerkel entendait à peine leur conversation. Ce qu'il entendit distinctement, en revanche, fut le sifflement d'un carreau d'arbalète se dirigeant en plein dans sa poitrine, avant de perdre connaissance.
Aerkel reprit subitement conscience. Submergé. Les gardes l'avaient-ils jeté dans le lac Rumare en pensant l'avoir tué ? Il nagea jusqu'à la berge, et rampa quelques mètres, avant de s'allonger sur le dos. Les yeux fermés, il retira lentement le carreau planté dans sa poitrine, puis fit un signe de main pour lancer un sort basique de Guérison. Puis, il mit ses mains devant ses yeux.
- Je suis... un vampire ?
Ses mains retombèrent au sol, une de chaque côté. Soudainement, Aerkel entendit plusieurs pas, près de lui. Et plusieurs voix, également.
-Je vous avais dit qu'on pouvait trouver des cadavres autour du Lac Rumare. C'est beaucoup plus simple que de s'attaquer à des citoyens vivants.
- Ouais, mais la plupart du temps, ils ont plus rien sur eux. Regarde, on dirait un prisonnier tout pâlichon. Il y a que dalle sur lui.
Mu par une volonté surnaturelle (et sûrement sa soif de sang), Aerkel se releva d'un seul coup.
- Merde ! Il est pas mort...
Aerkel ouvrit ses yeux d'un rouge profond avant de répondre :
- Que tu crois...
Il y avait trois bandits, en tout. L'un ressemblait à un robuste guerrier, l'autre à un agile voleur. La dernière, une archère, se tenait un peu en retrait. Le guerrier le chargea presque immédiatement. Aerkel esquiva sur le côté, non sans grincer des dents à cause de sa poitrine encore douloureuse. Puis, instinctivement, il tendit la main vers l'homme. Une énergie rouge apparut, et tandis que le guerrier sentit ses forces se vider, celles d'Aerkel grandissaient. Le voleur reculait, rempli de doute, et l'archère hésitait à tirer, de peur de toucher son camarade. Alors que le guerrier, encore en vie, s'agenouilla suite à la ponction de sa vitalité, Aerkel se jeta sur lui, et planta profondément ses crocs dans sa gorge pendant de longues secondes. Il se sentait revigoré. Le voleur décida de profiter de cet instant pour attaquer Aerkel de dos. Mais le vampire nouveau-né attrapa l'épée du cadavre et para l'attaque au dernier moment, avant de le pourfendre en lui plantant la lame de l'épée dans le crâne.
Craignant une attaque de l'archère, Aerkel fonça sur elle. Ce n'est qu'en se trouvant à un mètre d'elle qu'il réalisa qu'elle implorait pour sa vie. Sa lame s'arrêta net. L'archère avait même posé son arc au sol.
- Je vous en prie... me tuez pas .. !
Sa soif de sang calmée, Aerkel inspira, rengaina son épée. Il poussa sa soif de sang au plus profond de ses pensées, comme pour l'enfouir le plus possible.
- Non... Je ne serais pas son esclave, se dit-il.
Il passa à côté de l'archère, en coup de vent.
- Fais attention à toi. Et trouve un travail honnête, lâcha t-il, encore tremblotant.
Après cet événement, Aerkel apprit à maîtriser sa nouvelle nature. Il s'entraîna, devint un aventurier parmi tant d'autres, pendant quelques années. Mais bien vite, Cyrodiil ne lui rappelait que les mêmes souvenirs douloureux. Il avait besoin d'un nouveau départ.
- Et pourquoi pas Bordeciel ?
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Plus tard...
Autour d'un feu de camp, avec un mage qu'Aerkel a sauvé d'un assaut de bandits dans la soirée...
Le mage, érudit, devina vite la vraie nature du jeune homme.
- Vous êtes un vampire, ça crève les yeux pour qui s'y connaît un peu. Peau surnaturellement pâle, fond des yeux rouges, visage creusé...
- Toutes mes félicitations. Vous comptez m'attaquer ? Me purifier par les flammes ? Je ne suis pas dangereux, vous savez.
Aerkel lança un regard vers les cadavres de bandits.
- Du moins, sauf pour ce type de personne... Au moins, ça m'a donné l'occasion de me nourrir pour quelques jours.
- Un vampire altruiste, donc ! s'exclama le mage, à mi-chemin entre l'hésitation et le rire.
- Ça vous étonne ? On peut faire des tas de choses avec des pouvoirs vampiriques.
- Mais... la soif de sang, la volonté de domination, vous n'avez pas peur que tout cela écrase votre volonté ? Le vampirisme vient de Molag Bal, je vous rappelle !
Aerkel s'assit par terre, et se mit à regarder le ciel.
- Et alors ? La soif de vengeance, la soif d'argent, la soif de pouvoir, la soif de connaissance... Des soifs aussi inépuisables que celles d'un vampire, et parfois encore plus destructrices... Pas besoin d'être un vampire pour être esclave de ses désirs, regardez un peu autour de vous. Vous êtes mage, vous savez que bon nombre de vos congénères ont, à travers l'histoire, commis des actes odieux au nom de la connaissance.
- Oui, mais votre soif de sang est un besoin direct. Pas un fantasme, ou un objectif.
- Ce n'est pas un problème. Un bandit qui menace un paysan, un voleur qui s'accapare les rares pièces d'un mendiant... Ce ne sont pas les individus dont la société mortelle se passerait bien qui manquent en Tamriel. D'ailleurs, pour m'assurer de ne pas transmettre ma maladie, je ne mords que ceux que je compte tuer, de toute façon.
- Vous êtes bien calme pour quelqu'un qui est maudit, mort-vivant, et un prédateur par nature...
Aerkel posa ses yeux sur le feu.
- J'ai toujours été ainsi. Je réfléchis avant d'agir. Un trait qui manque à de nombreux guerriers en Bordeciel, dit Aerkel en souriant. Je regarde les choses de façon pragmatique. Dans un combat, je privilégie la stratégie à la force brute. Parer au bon moment, utiliser l'inertie de l'adversaire à son propre avantage, bien se placer... Tout cela est plus important que de frapper fort.
Et pour mon vampirisme ? Bah ! Je ne vois pas ça comme une malédiction, en vérité...
- Vous voyez cela comme une bénédiction, alors ?
Le paladin mort-vivant releva les yeux vers le mage, et se gratta le menton.
- Et vous, vous voyez le fait d'être un Bréton comme une malédiction ou une bénédiction ? Je suis ce que je suis. Le vampirisme a des avantages, et des inconvénients. Je profite des premiers, et je compose avec les seconds.
- Vous savez, la plupart de vos congénères...
- La plupart de mes congénères sont des prédateurs incontrôlables. Mais, je ne les regarde pas avec haine, simplement... avec pitié. Ceux qui vivent parmi les mortels pour se délecter de leur sang ne valent pas mieux : ils sont juste plus vicieux.
- Dites-moi, j'imagine que vous avez entendu parler du Clan Volkihar ? Paraît-il, ils sont parmi les plus puissants en Bordeciel. Si ce n'est le clan le plus puissant, en fait.
- Des prédateurs à peine plus civilisés. Ils ont cédé à la soif de domination : ils sont juste mieux organisés que les autres. Pour ce qui est de leurs pouvoirs hors du commun, ma foi, je n'en sais rien. Vous savez, nous n'avons pas tous les mêmes pouvoirs.
- Vous êtes un spécimen fascinant. Des centaines de questions se bousculent dans mon esprit. Vous vous cachez dans une grotte ? Vous dormez dans un cercueil ?
- Pas franchement, non. J'essaie de garder un maximum d'habitudes humaines, pour, justement, rester un maximum humain. Ce n'est pas simple, étant donné notre faiblesse au soleil et la crainte des mortels qui nous entourent, mais...
- Pourquoi d'autres que vous dorment dans des cercueils, alors ?
- Je n'en sais rien. Il y a mille raisons. Peut-être veulent-ils être en sécurité, personne n'irait ouvrir un cercueil. Ou alors, ils ont juste peur de tomber du lit pendant les nuits agitées que subit tout vampire.
- Des nuits agitées ?
- Nous avons quasiment tous des cauchemars très fréquemment. C'est l'un des inconvénients. Notre sommeil est souvent tourmenté. Et ce ne sont pas de petits cauchemars. Voir vos propres parents avec leurs gorges tranchées, finir brûlé sur un bûcher, voir des vers de terre dévorer votre corps vivant...
On finit par s'habituer, néanmoins. Mais certains restent toujours troublants.
- Etonnant... Et étrange, surtout. Mais, dites-moi, cette "vie", vous comptez en faire quelque chose ? Vous avez l'air d'avoir un objectif précis en tête, pour vous diriger en Bordeciel, comme ça.
- Oui, je rêve de voir votre trachée au sol et de pouvoir laper chaque goutte de votre sang, avant de croquer goulûment dans votre cœur, pour ensuite lécher mes dents ensanglantées, en contemplant votre cadavre, dit Aerkel en souriant de toutes ses dents, montrant volontairement ses canines pointues.
Le mage eut un hoquet et devint livide.
- Hé, ça va, c'est une blague. On se calme. Je ne toucherai pas à un seul de vos cheveux. Désolé pour mon humour médiocre.
- Un peu immature et gamin, pour un vampire, grogna le mage.
- Vous allez rire : je crois que c'est ce qui me sauve. Mon idéalisme, mon côté un peu naïf et joueur... Sans cela, il y a fort à parier que je serais un vampire sauvage, vu que je ne verrais aucun intérêt à faire un effort pour être quelqu'un de bien. Et puis, je n'ai pas l'intention de devenir aigri, froid, sombre, vengeur. Désolé de vous décevoir : je ne compte pas obéir au stéréotype.
- Vous avez tort de "blaguer" avec ça. J'aurais pu vous envoyer une boule de feu en plein crâne. Et sinon, vous comptez sérieusement répondre à ma question de base ?
- Oui, bien. Un but dans ma vie "mort-vivante" ? Pas pour l'instant. Il est bien là, le problème. Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. C'est bien pour cette raison que je compte aller en Bordeciel. J'aimerais beaucoup servir l'Empire, pour aider contre les Sombrages. Mais, ça risque d'être compliqué pour un vampire de servir dans une armée. Imaginez qu'on me voie boire le sang d'un ennemi tué au combat...
Non, vraiment, je ne sais pas. C'est pour cette raison que je voyage. J'imagine que je finirais bien par tomber sur ma destinée, ou quelque chose dans le genre...
J'aimerais servir une grande cause, aider le plus de monde possible.
- Mais vous ne comptez vraiment pas vous soigner ?
- Non. Je me suis habitué à cette non-vie. Et puis, si je suis immortel, alors ça signifie que je pourrais protéger le plus de gens possible, le plus longtemps possible.
- Vous comptez protéger des mortels avec un pouvoir destiné à en tuer ?
- Exactement. Vous utilisez la magie de destruction pour oblitérer des bandits qui pourraient faire du mal à autrui. Je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas usage de ma soif de sang et de ma nature de vampire pour en faire autant, vous voyez, la nature d'une chose n'en fait pas toujours la fonction, expliqua Aerkel.
- Vous êtes vraiment un spécimen bizarre.
- Mais non. Je suis juste un paladin vampire. Rien de bizarre, répondit le mort-vivant en souriant. Je ne sers pas Molag Bal, ni le Vil Clavicus, pas plus que je ne sers cette pauvre Lamae... Je sers ceux qui veulent vivre paisiblement, je sers les citoyens de Tamriel, ni plus, ni moins. Et si je dois le faire en éradiquant et en me nourrissant des nuisibles, soit !r ?
Aerkel se leva.
- Et le jour où il n'y aura plus de nuisibles pour déranger les innocents ? demanda le mage.
- Là, c'est vous qui est êtes naïf, mon pauvre ami, dit Aerkel en levant un doigt en l'air. Le jour où il n'y aura plus de pourris en Tamriel, Nirn n'existera plus !
- Vous avez pas peur que je révèle votre identité à d'autres ?
- Un Mage Bréton qui cause à un vampire toute une soirée, et qui reste en vie jusqu'au bout ? Personne ne vous croira, souria Aerkel en posant les mains sur ses hanches. La plupart des gens pensent que notre soif est sans fin, en permanence. Alors qu'en vérité, même si notre soif de sang revient souvent, c'est pas non plus comme si on avait soif toutes les demi-heures.
Au début de ma transformation, je cédais à la soif de sang au bout de deux, trois jours. Désormais, je parviens à passer deux semaines sans sang, en conservant ma raison et ma personnalité. Au-delà, je pense que je finirais par devenir sauvage, complètement dingue. Mais c'est un délai amplement suffisant, il se passe rarement deux semaines sans que je ne tue personne. Je vous l'ai dit : les pourris ne manquent pas...
- Je vois. Je comprends... Donc, vous vous dirigez vers Bordeciel ?
- Oui. J'espère que ma traversée se fera sans embûche. Le pays court à la guerre civile généralisée. C'est risqué, mais je ne me vois pas réellement rester en Cyrodiil. Trop de souvenirs douloureux... Ma famille brisée...
- A cause du vampirisme. Vous...
- Ce n'est pas un raisonnement, ça, c'est de l'émotionnel, soupira Aerkel en plissant ses yeux rouges. Bien sûr, j'ai pensé cela au départ. Mais, haïr le vampirisme, haïr ce que je suis, cela me rendrait-il ma mère, et ma vie telle qu'elle était ? Non. Excusez-moi, cher mage, mais je vais vous laisser...
Bordeciel m'attend.
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Et voilà, c'est mon personnage principal, ça fait un bout de temps que je traîne avec ce palouf vampirique assez atypique pour nettoyer Bordeciel de toute la racaille qui l'habite : ragnards, bandits, voleurs, la quasi-totalité de la cour vampirique Volkihar (Harkon qui se fait maraver par un vampire "inférieur", cette ironie), sans oublier la Confrérie Noire, les Parjures, et bien sûr, ce bon vieux Alduin qu'on aime tous.
Je voulais jouer un vampire, mais ça m'embêtait de devoir faire un énième "nécromancien ou assassin ou autre personnage trop d4rk et ténébreux tavu tavu il est trop sombre mon perso", je voulais jouer un vampire qui sortait du lot, tout en collant le plus possible au lore. J'aime bien le résultat, je me suis bien attaché à Aerkel, j'avoue.
Désolé pour le pavé.
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Prénom : Aerkel
Nom : Lostcrusade
Race : Impérial / Vampire (Clan inconnu)
Classe : Paladin (Ne vénère cependant aucun divin, ni aucun Daedra, n'utilise des sorts de soin que sur d'autres personnages, jamais lui-même)
Aerkel est un impérial né en 4E178, à la Cité Impériale. Il est âgé de 23 ans lors des événements de Skyrim.
Fils d'un légionnaire impérial et d'une Vigile de Stendarr, tous deux impériaux, Aerkel apprit rapidement les bases du combat. Ce n'était pas toujours un élève modèle : toujours très curieux, il s'exilait parfois en solitaire pour lire des livres, ignorant passablement le programme que ses parents avaient pu prévoir pour lui. Malgré sa désinvolture apparente, Aerkel respectait l'autorité, à condition que l'autorité le respecte.
Son père faisait partie de ces hommes qui vouaient une haine sans limites envers les elfes. La volonté de suprématie du Thalmor le mettait hors de lui. C'était un homme qui suivait ce que lui disait son coeur : il était toujours honnête, il disait toujours ce qu'il pensait, et vice-versa. Aerkel apprit beaucoup de l'histoire de l'Empire impérial à ses côtés. Mais, car la connaissance ne suffisait pas, c'était également son père qui se chargeait de lui apprendre les bases de l'escrime. Bien qu'étant un garçon légèrement chétif, Aerkel sut rapidement se débrouiller avec une épée.
Sa mère était Vigile de Stendarr. Comme tous les Vigiles, elle chassait les engeances daedriques, vampires, lycanthropes, toutes les créatures en général dangereuses pour les populations. Une femme sage, mais dure. Une vraie main de fer dans un gant de velours. Malgré tout, elle a toujours été bienveillante envers les autres. Ce qu'elle a appris à Aerkel ? L'empathie, et un peu de magie de guérison. Ça ne fait jamais de mal.
Tandis qu'Aerkel grandissant et devenait adolescent, les traits de sa future personnalité d'adulte étaient déjà assez apparents.
Aerkel atteignit les vingts ans, et sous la pression de son père, s'engagea dans la légion à cet âge-là. Bien qu'il n'approuvait tous les objectifs de l'Empire, Aerkel le respectait, le voyant comme le moindre mal qui pouvait faire respecter l'ordre en Tamriel. Une carrière qui tourna court...
Car deux ans plus tard, tandis qu'il était de repos dans la maison de ses parents, Aerkel vit sa mère rentrer de façon abrupte, puis refermer la porte tout aussi brusquement. Elle revenait d'une mission confiée par son ordre. Sa respiration était hachée, irrégulière. Comme possédée, elle se jeta sur Aerkel, le renversant au sol. C'est là qu'il vit une lueur malsaine dans le regard de sa génitrice. Et ce n'est pas tout : lorsqu'elle ouvrit la bouche, deux belles canines firent leur apparition. Le jeune homme eut à peine le temps de comprendre ce qui se passait que les crocs de la mère s'enfoncèrent dans le côté de sa gorge.
Pendant trois longues secondes, Aerkel sentait un vide de plus en plus grand. Sous l'adrénaline, il attrapa un couteau tombé par terre dans la mêlée et le planta violemment dans le thorax de sa mère, avant de la repousser d'un coup de pied. Elle grognait, haletait. Puis, s'écroula au sol, gisant dans une flaque de sang. Aerkel s'approcha en tremblant : sa soif de sang calmée, sa mère sembla avoir un soubresaut de conscience juste avant de mourir, et quelques larmes perlaient sur ses joues. Et elle mourut aussitôt.
Alertée par les cris et les coups, une patrouille de gardes impériaux entra à l'intérieur, constatant une mère morte, un couteau planté dans le coeur, et un fils avec du sang sur les mains. Aerkel fut jeté en prison en attendant son jugement. Ses émotions se bousculaient tellement à l'intérieur que lui que la seule expression pouvant se lire sur son visage était de l'incompréhension. Il se posa au fond de sa cellule, adossé à un vieux mur de pierre effrité. Et le sommeil eut raison de lui.
Quand il se réveilla, il fut prit de légers tremblements. A peine perceptibles. Comme si son sang s'excitait un peu. Mais il ne sentait rien d'autre. A part la solitude. Son père avait dû être mis au courant, une fois rentré de sa patrouille.
Mais il n'avait d'autre choix que celui d'attendre.
Un jour...
Deux jours...
Trois...
Aerkel fut subitement tiré de son sommeil suite à un cauchemar. Il avait visiblement crié, et était paniqué. Tellement paniqué qu'il avait l'impression que sa peau était plus pâle que d'habitude. Déjà qu'il avait la peau claire de base...
Il se reprit, et se força à respirer lentement. Allait-on encore le laisser longtemps ici ? Probablement. Il a tué sa mère, après tout. Mais ils ont bien dû se rendre compte que c'était une vampire, non ? Mis à part les gardes lui apportant de quoi se sustenter, il n'avait vu personne depuis plusieurs jours.
Mais là, il n'avait pas faim. Non, il y avait même plutôt un début de soif... Quelqu'un allait bientôt lui apporter à boire, de toute façon.
Il se recoucha au fond de sa cellule. Il n'avait que ça à faire, de toute façon. Curieusement, une fois la nuit tombée, Aerkel remarqua que sa vision dans l'obscurité s'améliorait. Il suffisait d'une petite lueur pour distinguer le reste de son environnement.
- Quand on passe assez de temps dans l'obscurité, on finit par s'habituer, j'imagine...
Au petit matin, un tout autre diagnostic s'imposait. Après avoir bu toute la portion d'eau qui lui était dédiée pour la journée, Aerkel avait encore soif. Une soif inquiétante. Surnaturelle. Il tomba genoux à terre.
- Merde... C'est pas... pas possible.
Le soir, la soif avait grandi. Elle était encore facile à endurer, mais toujours aussi inquiétante.
En revanche, après encore une journée, elle lui tenaillait l'estomac, la tête, les jambes, les bras, tout le corps. C'était insupportable. Au bout d'un moment, Aerkel devint complètement fou, au point de se jeter sur ses barreaux en bavant et de tenter de les agiter, vainement. Il hurlait. Après quelques minutes, fatigué, il baissa la tête, reprenant à moitié ses esprits. Seulement, un garde vint le voir.
-Hé, c'est pas fini, les hurlements ?
- Aerkel releva lentement la tête.
- Non, ne... n'approchez pas...je veux pas... je veux pas... JE VEUX PAS...Recu...
Le garde ignora l'injonction d'Aerkel, et écarquilla les yeux en contemplant le visage du jeune prisonnier. Il hurla à ses collègues : "On a un problème, ici !"
Les autres gardes débarquèrent aussitôt.
Il faut qu'on se débarrasse de cette horreur ! Qui sait ce qu'il pourrait faire ? Il pourrait se transformer en brume, s'évader, tous nous tuer, ou je ne sais quoi...
Ecroulé au sol, à la fois excité et effondré par la soif de sang, Aerkel entendait à peine leur conversation. Ce qu'il entendit distinctement, en revanche, fut le sifflement d'un carreau d'arbalète se dirigeant en plein dans sa poitrine, avant de perdre connaissance.
Aerkel reprit subitement conscience. Submergé. Les gardes l'avaient-ils jeté dans le lac Rumare en pensant l'avoir tué ? Il nagea jusqu'à la berge, et rampa quelques mètres, avant de s'allonger sur le dos. Les yeux fermés, il retira lentement le carreau planté dans sa poitrine, puis fit un signe de main pour lancer un sort basique de Guérison. Puis, il mit ses mains devant ses yeux.
- Je suis... un vampire ?
Ses mains retombèrent au sol, une de chaque côté. Soudainement, Aerkel entendit plusieurs pas, près de lui. Et plusieurs voix, également.
-Je vous avais dit qu'on pouvait trouver des cadavres autour du Lac Rumare. C'est beaucoup plus simple que de s'attaquer à des citoyens vivants.
- Ouais, mais la plupart du temps, ils ont plus rien sur eux. Regarde, on dirait un prisonnier tout pâlichon. Il y a que dalle sur lui.
Mu par une volonté surnaturelle (et sûrement sa soif de sang), Aerkel se releva d'un seul coup.
- Merde ! Il est pas mort...
Aerkel ouvrit ses yeux d'un rouge profond avant de répondre :
- Que tu crois...
Il y avait trois bandits, en tout. L'un ressemblait à un robuste guerrier, l'autre à un agile voleur. La dernière, une archère, se tenait un peu en retrait. Le guerrier le chargea presque immédiatement. Aerkel esquiva sur le côté, non sans grincer des dents à cause de sa poitrine encore douloureuse. Puis, instinctivement, il tendit la main vers l'homme. Une énergie rouge apparut, et tandis que le guerrier sentit ses forces se vider, celles d'Aerkel grandissaient. Le voleur reculait, rempli de doute, et l'archère hésitait à tirer, de peur de toucher son camarade. Alors que le guerrier, encore en vie, s'agenouilla suite à la ponction de sa vitalité, Aerkel se jeta sur lui, et planta profondément ses crocs dans sa gorge pendant de longues secondes. Il se sentait revigoré. Le voleur décida de profiter de cet instant pour attaquer Aerkel de dos. Mais le vampire nouveau-né attrapa l'épée du cadavre et para l'attaque au dernier moment, avant de le pourfendre en lui plantant la lame de l'épée dans le crâne.
Craignant une attaque de l'archère, Aerkel fonça sur elle. Ce n'est qu'en se trouvant à un mètre d'elle qu'il réalisa qu'elle implorait pour sa vie. Sa lame s'arrêta net. L'archère avait même posé son arc au sol.
- Je vous en prie... me tuez pas .. !
Sa soif de sang calmée, Aerkel inspira, rengaina son épée. Il poussa sa soif de sang au plus profond de ses pensées, comme pour l'enfouir le plus possible.
- Non... Je ne serais pas son esclave, se dit-il.
Il passa à côté de l'archère, en coup de vent.
- Fais attention à toi. Et trouve un travail honnête, lâcha t-il, encore tremblotant.
Après cet événement, Aerkel apprit à maîtriser sa nouvelle nature. Il s'entraîna, devint un aventurier parmi tant d'autres, pendant quelques années. Mais bien vite, Cyrodiil ne lui rappelait que les mêmes souvenirs douloureux. Il avait besoin d'un nouveau départ.
- Et pourquoi pas Bordeciel ?
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Plus tard...
Autour d'un feu de camp, avec un mage qu'Aerkel a sauvé d'un assaut de bandits dans la soirée...
Le mage, érudit, devina vite la vraie nature du jeune homme.
- Vous êtes un vampire, ça crève les yeux pour qui s'y connaît un peu. Peau surnaturellement pâle, fond des yeux rouges, visage creusé...
- Toutes mes félicitations. Vous comptez m'attaquer ? Me purifier par les flammes ? Je ne suis pas dangereux, vous savez.
Aerkel lança un regard vers les cadavres de bandits.
- Du moins, sauf pour ce type de personne... Au moins, ça m'a donné l'occasion de me nourrir pour quelques jours.
- Un vampire altruiste, donc ! s'exclama le mage, à mi-chemin entre l'hésitation et le rire.
- Ça vous étonne ? On peut faire des tas de choses avec des pouvoirs vampiriques.
- Mais... la soif de sang, la volonté de domination, vous n'avez pas peur que tout cela écrase votre volonté ? Le vampirisme vient de Molag Bal, je vous rappelle !
Aerkel s'assit par terre, et se mit à regarder le ciel.
- Et alors ? La soif de vengeance, la soif d'argent, la soif de pouvoir, la soif de connaissance... Des soifs aussi inépuisables que celles d'un vampire, et parfois encore plus destructrices... Pas besoin d'être un vampire pour être esclave de ses désirs, regardez un peu autour de vous. Vous êtes mage, vous savez que bon nombre de vos congénères ont, à travers l'histoire, commis des actes odieux au nom de la connaissance.
- Oui, mais votre soif de sang est un besoin direct. Pas un fantasme, ou un objectif.
- Ce n'est pas un problème. Un bandit qui menace un paysan, un voleur qui s'accapare les rares pièces d'un mendiant... Ce ne sont pas les individus dont la société mortelle se passerait bien qui manquent en Tamriel. D'ailleurs, pour m'assurer de ne pas transmettre ma maladie, je ne mords que ceux que je compte tuer, de toute façon.
- Vous êtes bien calme pour quelqu'un qui est maudit, mort-vivant, et un prédateur par nature...
Aerkel posa ses yeux sur le feu.
- J'ai toujours été ainsi. Je réfléchis avant d'agir. Un trait qui manque à de nombreux guerriers en Bordeciel, dit Aerkel en souriant. Je regarde les choses de façon pragmatique. Dans un combat, je privilégie la stratégie à la force brute. Parer au bon moment, utiliser l'inertie de l'adversaire à son propre avantage, bien se placer... Tout cela est plus important que de frapper fort.
Et pour mon vampirisme ? Bah ! Je ne vois pas ça comme une malédiction, en vérité...
- Vous voyez cela comme une bénédiction, alors ?
Le paladin mort-vivant releva les yeux vers le mage, et se gratta le menton.
- Et vous, vous voyez le fait d'être un Bréton comme une malédiction ou une bénédiction ? Je suis ce que je suis. Le vampirisme a des avantages, et des inconvénients. Je profite des premiers, et je compose avec les seconds.
- Vous savez, la plupart de vos congénères...
- La plupart de mes congénères sont des prédateurs incontrôlables. Mais, je ne les regarde pas avec haine, simplement... avec pitié. Ceux qui vivent parmi les mortels pour se délecter de leur sang ne valent pas mieux : ils sont juste plus vicieux.
- Dites-moi, j'imagine que vous avez entendu parler du Clan Volkihar ? Paraît-il, ils sont parmi les plus puissants en Bordeciel. Si ce n'est le clan le plus puissant, en fait.
- Des prédateurs à peine plus civilisés. Ils ont cédé à la soif de domination : ils sont juste mieux organisés que les autres. Pour ce qui est de leurs pouvoirs hors du commun, ma foi, je n'en sais rien. Vous savez, nous n'avons pas tous les mêmes pouvoirs.
- Vous êtes un spécimen fascinant. Des centaines de questions se bousculent dans mon esprit. Vous vous cachez dans une grotte ? Vous dormez dans un cercueil ?
- Pas franchement, non. J'essaie de garder un maximum d'habitudes humaines, pour, justement, rester un maximum humain. Ce n'est pas simple, étant donné notre faiblesse au soleil et la crainte des mortels qui nous entourent, mais...
- Pourquoi d'autres que vous dorment dans des cercueils, alors ?
- Je n'en sais rien. Il y a mille raisons. Peut-être veulent-ils être en sécurité, personne n'irait ouvrir un cercueil. Ou alors, ils ont juste peur de tomber du lit pendant les nuits agitées que subit tout vampire.
- Des nuits agitées ?
- Nous avons quasiment tous des cauchemars très fréquemment. C'est l'un des inconvénients. Notre sommeil est souvent tourmenté. Et ce ne sont pas de petits cauchemars. Voir vos propres parents avec leurs gorges tranchées, finir brûlé sur un bûcher, voir des vers de terre dévorer votre corps vivant...
On finit par s'habituer, néanmoins. Mais certains restent toujours troublants.
- Etonnant... Et étrange, surtout. Mais, dites-moi, cette "vie", vous comptez en faire quelque chose ? Vous avez l'air d'avoir un objectif précis en tête, pour vous diriger en Bordeciel, comme ça.
- Oui, je rêve de voir votre trachée au sol et de pouvoir laper chaque goutte de votre sang, avant de croquer goulûment dans votre cœur, pour ensuite lécher mes dents ensanglantées, en contemplant votre cadavre, dit Aerkel en souriant de toutes ses dents, montrant volontairement ses canines pointues.
Le mage eut un hoquet et devint livide.
- Hé, ça va, c'est une blague. On se calme. Je ne toucherai pas à un seul de vos cheveux. Désolé pour mon humour médiocre.
- Un peu immature et gamin, pour un vampire, grogna le mage.
- Vous allez rire : je crois que c'est ce qui me sauve. Mon idéalisme, mon côté un peu naïf et joueur... Sans cela, il y a fort à parier que je serais un vampire sauvage, vu que je ne verrais aucun intérêt à faire un effort pour être quelqu'un de bien. Et puis, je n'ai pas l'intention de devenir aigri, froid, sombre, vengeur. Désolé de vous décevoir : je ne compte pas obéir au stéréotype.
- Vous avez tort de "blaguer" avec ça. J'aurais pu vous envoyer une boule de feu en plein crâne. Et sinon, vous comptez sérieusement répondre à ma question de base ?
- Oui, bien. Un but dans ma vie "mort-vivante" ? Pas pour l'instant. Il est bien là, le problème. Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend. C'est bien pour cette raison que je compte aller en Bordeciel. J'aimerais beaucoup servir l'Empire, pour aider contre les Sombrages. Mais, ça risque d'être compliqué pour un vampire de servir dans une armée. Imaginez qu'on me voie boire le sang d'un ennemi tué au combat...
Non, vraiment, je ne sais pas. C'est pour cette raison que je voyage. J'imagine que je finirais bien par tomber sur ma destinée, ou quelque chose dans le genre...
J'aimerais servir une grande cause, aider le plus de monde possible.
- Mais vous ne comptez vraiment pas vous soigner ?
- Non. Je me suis habitué à cette non-vie. Et puis, si je suis immortel, alors ça signifie que je pourrais protéger le plus de gens possible, le plus longtemps possible.
- Vous comptez protéger des mortels avec un pouvoir destiné à en tuer ?
- Exactement. Vous utilisez la magie de destruction pour oblitérer des bandits qui pourraient faire du mal à autrui. Je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas usage de ma soif de sang et de ma nature de vampire pour en faire autant, vous voyez, la nature d'une chose n'en fait pas toujours la fonction, expliqua Aerkel.
- Vous êtes vraiment un spécimen bizarre.
- Mais non. Je suis juste un paladin vampire. Rien de bizarre, répondit le mort-vivant en souriant. Je ne sers pas Molag Bal, ni le Vil Clavicus, pas plus que je ne sers cette pauvre Lamae... Je sers ceux qui veulent vivre paisiblement, je sers les citoyens de Tamriel, ni plus, ni moins. Et si je dois le faire en éradiquant et en me nourrissant des nuisibles, soit !r ?
Aerkel se leva.
- Et le jour où il n'y aura plus de nuisibles pour déranger les innocents ? demanda le mage.
- Là, c'est vous qui est êtes naïf, mon pauvre ami, dit Aerkel en levant un doigt en l'air. Le jour où il n'y aura plus de pourris en Tamriel, Nirn n'existera plus !
- Vous avez pas peur que je révèle votre identité à d'autres ?
- Un Mage Bréton qui cause à un vampire toute une soirée, et qui reste en vie jusqu'au bout ? Personne ne vous croira, souria Aerkel en posant les mains sur ses hanches. La plupart des gens pensent que notre soif est sans fin, en permanence. Alors qu'en vérité, même si notre soif de sang revient souvent, c'est pas non plus comme si on avait soif toutes les demi-heures.
Au début de ma transformation, je cédais à la soif de sang au bout de deux, trois jours. Désormais, je parviens à passer deux semaines sans sang, en conservant ma raison et ma personnalité. Au-delà, je pense que je finirais par devenir sauvage, complètement dingue. Mais c'est un délai amplement suffisant, il se passe rarement deux semaines sans que je ne tue personne. Je vous l'ai dit : les pourris ne manquent pas...
- Je vois. Je comprends... Donc, vous vous dirigez vers Bordeciel ?
- Oui. J'espère que ma traversée se fera sans embûche. Le pays court à la guerre civile généralisée. C'est risqué, mais je ne me vois pas réellement rester en Cyrodiil. Trop de souvenirs douloureux... Ma famille brisée...
- A cause du vampirisme. Vous...
- Ce n'est pas un raisonnement, ça, c'est de l'émotionnel, soupira Aerkel en plissant ses yeux rouges. Bien sûr, j'ai pensé cela au départ. Mais, haïr le vampirisme, haïr ce que je suis, cela me rendrait-il ma mère, et ma vie telle qu'elle était ? Non. Excusez-moi, cher mage, mais je vais vous laisser...
Bordeciel m'attend.
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Et voilà, c'est mon personnage principal, ça fait un bout de temps que je traîne avec ce palouf vampirique assez atypique pour nettoyer Bordeciel de toute la racaille qui l'habite : ragnards, bandits, voleurs, la quasi-totalité de la cour vampirique Volkihar (Harkon qui se fait maraver par un vampire "inférieur", cette ironie), sans oublier la Confrérie Noire, les Parjures, et bien sûr, ce bon vieux Alduin qu'on aime tous.
Je voulais jouer un vampire, mais ça m'embêtait de devoir faire un énième "nécromancien ou assassin ou autre personnage trop d4rk et ténébreux tavu tavu il est trop sombre mon perso", je voulais jouer un vampire qui sortait du lot, tout en collant le plus possible au lore. J'aime bien le résultat, je me suis bien attaché à Aerkel, j'avoue.
Désolé pour le pavé.